Rapport d’Andrei Prigor sur la situation au Kazakhstan

Aujourd’hui, le Kazakhstan est confronté à de graves problèmes, non seulement dans le domaine économique. La crise de la politique intérieure et extérieure de l’Etat a conduit à des conséquences irréversibles.

Pendant toutes ces années de l’indépendance, un certain nombre de questions en suspens se sont accumulées derrière une façade de prospérité affichée publiquement, ce qui a finalement conduit au mécontentement et à la frustration de la population tout entière, indépendamment des professions et du statut des personnes. Les modifications apportées à la législation existante ont conduit à une restriction des droits et des libertés qui étaient déjà limitées. Ces amendements initiés par le gouvernement et appuyés par le Parlement ont été adoptés facilement en dépit de l’opinion des électeurs.

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L’adoption du nouveau code du travail et du code de procédure administrative, la loi sur les syndicats et plusieurs autres projets de loi, ne visent qu’à préserver le pouvoir personnel. Ils ont anéanti tout espoir de reconstruction du pays, de son développement et de sa démocratisation.

L’entrée dans l’Union eurasienne avait suscité des opinions divergentes et le peuple du Kazakhstan était très divisé dans son évaluation de cette décision. Or l’adhésion à l’Union eurasienne n’a pas eu l’impact le plus avantageux sur le bien-être général (dévaluation de la monnaie nationale, dépendance de la situation économique dans la Fédération de Russie). Les citoyens du Kazakhstan – ouvriers et employés, chômeurs, – se sont vu confinés dans le rôle de spectateurs et ont été forcés d’assumer les conséquences de cette décision. Les sanctions contre la Russie ont eu un impact très douloureux sur le bien-être du peuple du Kazakhstan.

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Considérant que le Kazakhstan a du pétrole, du gaz, des métaux précieux et de nombreuses autres ressources naturelles, et seulement 17 millions d’habitants, l’annonce du gouvernement concernant la crise et la proposition faite au peuple de se serrer la ceinture sonne comme un camouflet.

Les partis d’opposition ont été anéantis, les opposants politiques sont en exil. Les syndicats qui fondent leur action sur une approche de classe sont la seule force capable de lutter pour un avenir décent. Ce sont les travailleurs qui en ce moment sont souvent privés de leurs droits, alors qu’ils représentent la majorité de la population

Un nouveau code du travail et une loi sur les syndicats ont été adoptés dans le but de restreindre et de contrôler l’activité des travailleurs militants. Le rôle des syndicats officiels, qui exercent leur domination avec l’aide des ressources du gouvernement, est connu de tout le monde. Il n’y a jamais eu et il n’y a pas de confiance du côté des travailleurs envers ces syndicats. Cependant, compte tenu qu’elle bénéficie du soutien de l’Etat et que les salaires de ses fonctionnaires sont payés par les cotisations des travailleurs, la Fédération des syndicats du Kazakhstan (FPRK) agit comme un moyen de dissuasion en se rangeant du côté des employeurs et du gouvernement. Tout récemment, la FPRK a été acceptée en tant que un membre de la CSI.

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Cela met à jour la vraie nature des syndicats corrompus et révèle l’accord passé sous la table au niveau mondial. Avec cette décision, la CSI a montré son essence vénale. Elle était bien consciente du rôle et des actions de la FPRK, qui a mis en œuvre et continue d’exécuter les instructions des employeurs et des structures oligarchiques connexes.

Actuellement, le Kazakhstan connaît de grandes difficultés en raison de la chute du prix du pétrole. Le gouvernement tente sans succès de cacher les vrais problèmes. Les travailleurs se sentent chaque jour de plus en plus affectés par la détérioration de leur qualité de vie et de leur bien-être.

Ceux qui osent à assumer le rôle de dirigeants syndicaux sont immédiatement soumis à un contrôle et à une répression à différents niveaux. J’ai moi-même été licencié pour avoir participé à la Conférence syndicale de Bruxelles. A mon retour de Bruxelles, j’ai reçu la lettre de licenciement pour absence du travail.

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Pour conclure, je tiens à mentionner le cas de l’entreprise “Kazakhmys” dans la ville de Jezkazgan. Elle est amenée à juguler lentement sa production.
Lesgaranties socialesdevant être fournies parle propriétaire de l’entreprise ont dû êtreprises en charge parl’État. Et pourtant, chaque mineuret chaque métallurgiste constate la détérioration de son niveau de vie.

Quoi qu’il arrive et quel que soit le prix à payer, nous allons nous battre pour notre propre avenir ! Nous agirons toujours pour soutenir nos frères et leur apporter notre solidarité partout dans le monde !
Merci d’être à nos côtés !

Andrei Prigor, Syndicat Zhanartu, Kazakhstan