HALTE À LA PRIVATISATION 4 avril – Journée de lutte internationale

La crise économique et financière, non seulement ne semble pas être terminée, mais elle prend des aspects inquiétants d’une guerre ouverte et générale. La manipulation des données sur le PIB, la création d’emplois, est à l’opposé de la réalité quotidienne du monde du travail, à la fois des travailleurs et des chômeurs.

La centralisation et la concentration du capital et de la richesse; la financiarisation de l’économie; l’attaque systématique contre les fonctions sociales de l’État, la marchandisation de toutes les sphères de la vie sociale, dans une logique de privatisation de tout ce qui peut générer des revenus plus élevés pour le capital; les atteintes au droit international et à la souveraineté des États; la centralisation du pouvoir politique et sa soumission au pouvoir économique et aux stratégies de militarisation des relations internationales, sont autant d’éléments des politiques capitalistes qui dominent la plupart des pays du monde entier.

L’exploitation des travailleuses et des travailleurs s’accentue partout dans le monde et est clairement marquée par le déni des droits et l’utilisation abusive de la main-d’œuvre en échange de salaires en déclin permanent.

Les éléments principaux de cette offensive sont les suivants :

Une réduction des salaires réels ; la déréglementation et augmentation du temps de travail ; la déréglementation des relations de travail ; la généralisation du travail précaire ; l’appropriation des crédits et des investissements publics par des groupes économiques privés ; l’augmentation de l’âge de la retraite ; la réduction des retraites et des pensions; la destruction des emplois du secteur public ; la régression des droits sociaux et du travail ; le déni du droit à la négociation et à la négociation collective et d’autres droits collectifs des travailleurs.

Une offensive qui se traduit par une attaque contre le syndicalisme de classe et contre la négociation collective dans le but de semer la division entre les  travailleurs des secteurs public et privé, d’approfondir la discrimination et la division entre les professions et de favoriser les relations individuelles du travail, de briser la solidarité au sein de la classe ouvrière et d’affaiblir les syndicats.

Cette offensive ne peut être arrêtée que par la pratique d’un syndicalisme de masse fondé sur les principes de classe et par l’unité d’action autour de ce qui est commun : la défense des droits, des intérêts et des aspirations des travailleurs, pour leur émancipation et pour une société libre de l’exploitation de l’homme par l’homme.

La reconfiguration de l’Etat pour le placer au service de la grande entreprise, est clairement l’un des principaux objectifs des gouvernements capitalistes. C’est pourquoi, le dénommé “Etat providence” est une cible à être démantelée.

Les fonctions sociales de l’État – surtout l’éducation, la santé et la sécurité sociale – ainsi que les principes d’universalité, de solidarité et de gratuité qui sont à la base de ces fonctions sont le résultat de la volonté, des exigences et de la lutte des travailleurs et des populations et constituent sont donc leur droit inaliénable. Ces principes ont permis l’accès des travailleurs et de leurs enfants à des niveaux sans précédent à l’éducation, la santé, à la protection sociale. Les fonctions sociales de l’État recouvrent aussi la responsabilité en matière de diffusion et de démocratisation de la culture, de l’art, de  l’amélioration de la mobilité, du soutien au logement, de la garde d’enfants, de soins aux personnes de vieillesse et d’invalidité.

Les paquets de privatisation ont frappé les pays en pleine régression. Initialement, l’attaque a été déclenchée contre les secteurs stratégiques de l’économie et du développement, tels que l’énergie et la communication, où la privatisation s’est traduite par le transfert des monopoles d’État vers de grands monopoles privés, avec à la clé l’accumulation de profits colossaux pour leurs actionnaires, essentiellement étrangers. Dans le même temps, les populations ont été soumises à une augmentation des redevances, à des services  à couverture réduire ainsi qu’à la détérioration de leur qualité.

Dans la dernière phase de cette évolution, le capital vise les fonctions sociales de l’État, et donc le consentement des gouvernements à la botte du capital à la privatisation des soins de santé, de l’éducation et de la sécurité sociale. Ces cibles font l’objet d’une dégradation délibérée, par des réductions progressives et substantielles dans leurs budgets ; la fermeture des écoles, des hôpitaux, des centres de soins de santé et d’autres services communautaires ; les coupes sombres dans les prestations sociales aux travailleurs salariés ou chômeurs, aux retraités, aux enfants, aux jeunes et aux personnes âgées.

Le rétrécissement des services publics se traduit également par l’attaque contre les droits des travailleurs de l’administration publique, à commencer par le droit à l’emploi, en passant par des réductions de salaires, le gel des carrières, le blocage de la négociation collective ; et les entraves à l’exercice d’autres droits collectifs, notamment le droit de grève; l’augmentation des heures de travail ; la prolifération du travail précaire.

De nombreux pays changent la législation du travail en affaiblissant les garanties et les droits des travailleurs.

La détérioration des fonctions sociales de l’État a pour seul but la privatisation. Les gouvernements qui compriment les ressources humaines, matérielles et financières pour la santé et l’éducation, qui réduisent les avantages sociaux, sont les mêmes qui affirment que les services publics ne sont pas viables et incapables de répondre aux besoins de la population. Ils les remettent ensuite entre les mains des capitaux privés. L’État s’amenuise et se limite à des actions de charité et d’aide.

Le mouvement syndical de classe, profondément attaché à la lutte des travailleurs pour défendre leurs droits et les services publics, joue un rôle essentiel contre l’avancée du capital. Les employeurs utilisent tous les instruments à leur disposition et ne ménagent aucun effort pour approfondir l’exploitation des travailleurs, foulant aux pieds les réalisations et les libertés du peuple, pour préserver leur position dominante et s’en mettre plein les poches.

Le renforcement de l’unité et de la cohésion des travailleurs autour de leurs syndicats de masse et de classe sur le lieu de travail, ainsi qu’autour des structures régionales et internationales de la FSM revêt une importance cruciale pour le développement des revendications, des actions de lutte et pour la prise de conscience de classe des travailleurs, et notamment des travailleurs de l’administration publique et des entreprises publiques. Ce renforcement passe aussi par l’unité d’action de tous les travailleurs et la lutte contre le réformisme et l’idéologie bourgeoise.

L’action revendicative des syndicats affiliés à l’UIS – Services publics, doit viser les objectifs suivants, en respectant les spécificités de chaque pays:

 

  • Exiger des services publics universels et gratuits modernes, efficaces et de qualité, pour répondre aux besoins réels des travailleurs et des peuples, refusant leur externalisation ou leur privatisation ainsi que leur utilisation pour l’accumulation des profits de l’oligarchie;
  • Exiger l’abrogation de toutes les règles portant atteintes aux droits des travailleurs de l’administration publique dans les pays où elles ont été imposées;
  • Exiger l’amélioration des conditions de travail et de vie des travailleurs de l’administration publique, à savoir de meilleurs salaires et des heures de travail compatibles avec leur vie personnelle et familiale ;
  • Mettre fin à la précarité des contrats de travail et garantir la stabilité de l’emploi public pour assurer l’indépendance vis-à-vis des gouvernements capitalistes, aussi bien au niveau de l’administration centrale, régionale et locale, que dans les secteurs d’activité appartenant à l’Etat;
  • Revendiquer le libre exercice du droit à la liberté syndicale (association, réunions, manifestation, participation, etc.) sur tous les lieux de travail ainsi que le droit à la négociation et la négociation collective;
  • Exiger la mise en œuvre de politiques sociales qui répondent aux intérêts de la population et des travailleurs pour une répartition plus équitable de la richesse, en rejetant les politiques sociales caritatives ;
  • Demander le rejet de toutes les politiques néolibérales et d’austérité dans diverses parties du monde cherchent à détruire les travail et des droits sociaux des travailleurs et des peuples néolibérales ;
  • Lutter pour la paix et la solidarité internationaliste contre la guerre, le militarisme, l’agression, les ingérences et les blocages qui minent les intérêts des travailleurs et des peuples, pour la défense de la souveraineté nationale, pour que les peuples puissent décider librement de leur destin.

 

ACTION

  • Chaque organisation dans les pays respectifs agit pour la participation massive et la mobilisation des syndicats à l’occasion de la Journée d’action internationale de l’UIS-SP contre la privatisation, le 4 avril.
  • Chaque syndicat assure la diffusion ce document pour qu’il soit discuté et signé dans tous les syndicats, afin qu’ils adoptent également cette décision et l’utilise pour développer leurs actions et initiatives. Plus particulièrement, œuvrer pour essayer d’engager la discussion avec les syndicats qui ont une vision différente de la nôtre.
  • Décider les dates d’actions dans 3 à 4 branches (par exemple, l’administration publique, l’éducation, le transport, les soins de santé, etc.) contre les privatisations, Faisant partie de la préparation et constituant des étapes d’escalade de l’action jusqu’à la Journée internationale d’action.
  • Développer un maximum d’efforts pour assurer le succès du 17e Congrès de la FSM et une participation massive à ses travaux.