Grèce: Rapport sur la pandémie du Covid-19
Par Giannis Tasioulas, président de la Fédération des travailleurs de la construction et des branches connexes de Grèce, membre du secrétariat de l’UITBB
En Grèce, le gouvernement du parti Nouvelle démocratie (Nea Dimokratia) a profité de la pandémie du Covid-19 pour accorder aux entreprises dans la quasi totalité des secteurs d’activité le droit de suspendre le contrat de travail de leurs salariés en octroyant à ces derniers un montant de 800 euros par employé en compensation de leur revenu pour une période de 45 jours et en exonérant les employeurs de leur obligation de payer des salaires. En outre, le gouvernement a concédé aux entreprises une série de privilèges ainsi que diverses formes de soutiens économiques :
- Le droit de proposer un travail par postes
- Des exonérations et remboursements d’impôts
- La réduction des loyers pour les bâtiments et autres installations
- La suspension temporaire du paiement des primes d’assurance.
Toutefois, le gouvernement n’a pris aucune mesure visant à obliger les employeurs à prendre des dispositions en matière de santé et de sécurité afin de protéger leurs salariés. Il y a eu de grands problèmes en matière de mise à disposition de matériel de protection individuelle, de respect de la distanciation sociale entre employés, de sécurité au niveau des trajets entre le lieu de travail et le domicile ainsi que dans la manipulation des outils et des équipements par les employés.
Notre Fédération des travailleurs de la construction et des branches connexes est intervenue massivement dans plusieurs dizaines de chantiers pour imposer le respect des mesures de protection de la santé. Nous avons aussi organisé des grèves, nous sommes intervenus auprès du gouvernement pour veiller à ce que les bâtisseurs touchent les 800 euros, dans la mesure où le gouvernement avait dans un premier temps exclu cette catégorie de travailleurs des bénéficiaires de cette indemnisation. Grâce à notre intervention quelque 65 000 travailleurs de la construction ont bénéficié de cette aide.
Signalons aussi que pendant la période de confinement, le mouvement syndical de classe a organisé plusieurs mobilisations autour de questions majeures dans le cadre des journées d’actions panhelléniques, du 1er Mai et en d’autres occasions.