Decisions de la 4e reunion europpeenne de l’uitbb a copenhagen

La réunion de l’UITBB qui s’est tenue à Copenhague, les 20 et 21 septembre 2014, en coopération avec l’Association des travailleurs de la construction de Copenhague, avec la participation de 9 syndicats européens de la construction et du bois et du Bureau régional de la FSM pour l’Europe, après avoir analysé en profondeur la situation à laquelle sont confrontés les travailleurs de la construction en Europe, est arrivé aux positions communes suivantes:

IV UITBB Meeting Copenhagen

– Les travailleuses et travailleurs sont confrontés aux mêmes problèmes : ceux-ci découlent de la crise créée par le capitalisme lui-même, en raison des contradictions qui caractérisent le système. Pour des millions de travailleurs en Europe et dans le monde, elle a entraîné la perte brutale de leur poste de travail, la réduction sauvage de leurs revenus, la marginalisation sociale, la destruction massive de leurs moyens de subsistance et la pauvreté.

 

– La seule façon de lutter contre cette attaque sauvage à laquelle sont confrontés les travailleurs, c’est la lutte organisée, la résistance et l’affermissement.

 

– Nous devons faire face à cette nouvelle situation à travers des luttes quotidiennes, nous devons aussi fixer de nouveaux objectifs qui, s’ils sont atteints, permettront de consolider la position aussi bien des travailleurs natifs que des travailleurs immigrés dans le secteur de la construction face à cette offensive généralisée.

 

En outre, la réunion européenne de l’UITBB note que les principaux sujets de préoccupation pour les travailleurs, tels que le chômage, le travail non déclaré, la sous-traitance et l’utilisation des travailleurs immigrés et d’une partie de la main-d’œuvre nationale en tant que force de travail à faible coût contre les travailleurs syndiqués, doivent continuer à être au centre de notre attention. Les formes concrètes d’action que nous proposons visent à améliorer les conditions de travail des travailleurs de la construction et d’autre part elles ont pour objectif de limiter le champ d’action des forces réactionnaires, qui, en raison du désespoir des travailleurs et des sentiments négatifs prévalant dans chaque pays trouvent l’occasion de pousser les travailleurs vers des idéologies dangereuses telles que la xénophobie, le racisme et le fascisme.

 

Ainsi, afin d’apporter des solutions aux problèmes et phénomènes ci-dessus, la réunion européenne de l’UITBB propose entre autres d’incorporer les objectifs suivants dans nos activités quotidiennes:

 

  1. Travail non déclaré :

 

Pour lutter contre le travail non déclaré et non assuré, nous devons exiger que chaque employeur, avant le début de l’emploi d’un travailleur dans l’industrie, soit tenu d’obtenir et de remettre à l’ouvrier une attestation de « début d’embauche ». Une copie de cette confirmation d’embauche pour chaque travailleur doit être conservée par l’employeur et être disponible en cas d’inspection et une autre copie doit être envoyée au ministère des Affaires sociales du pays. Le refus de la part de l’employeur de se conformer à cette procédure doit être considéré comme une violation de la législation du travail applicable dans le pays.

 

  1. Contrat de travail modèle pour les projets du secteur public

 

Toutes les organisations doivent exiger d’une manière organisée que les dispositions régissant l’emploi soient incluses dans tous les contrats signés pour des projets publics, en vue d’établir un filet de protection pour les travailleurs, à la fois pour ceux de l’entrepreneur principal et les travailleurs en sous-traitance. Ceci permettra aussi de lutter contre le chômage. Parmi les questions pouvant faire l’objet de revendications, il convient de citer par exemple, les suivantes :

 

– Le contractant principal doit avoir l’obligation et la responsabilité première de la mise en œuvre des conditions de travail établies dans les conventions collectives sectorielles, à la fois pour les travailleurs qu’il / elle emploie que pour les travailleurs employés par les sous-traitants dans le projet.

 

– L’entrepreneur principal et les sous-traitants sur chaque projet relevant du secteur public doivent être obligés d’embaucher les travailleurs figurant sur les listes de demandeurs d’emploi, dans les cas où il y a un besoin de recrutement de main-d’œuvre supplémentaire pour mener à bien le projet.

 

  1. Confirmation d’un modèle de qualification professionnelle

 

Toutes les personnes qui travaillent ou travailleront dans l’industrie, doivent être titulaires d’un certificat professionnel pertinent pour être éligible à travailler dans l’industrie de la construction.
Avoir une connaissance de base de la langue du pays doit être une des conditions préalables pour qu’un travailleur puisse faire état des qualifications professionnelles requises dans le pays d’accueil.

Toutes les organisations syndicales sectorielles actives dans l’industrie doivent inscrire cette question  parmi leurs priorités immédiates, car cette mesure permettra de réduire l’entrée incontrôlée de travailleurs dans l’industrie de la construction.

 

  1. Certificat d’une connaissance de base des questions de sécurité et de santé au travail

 

Compte tenu que la plupart des accidents du travail se produisent dans l’industrie de la construction, nous devons exiger que, tant dans nos conventions collectives que dans la législation du travail de chaque pays, il y ait une condition préalable s’appliquant à toute personne travaillant dans le secteur : il / elle doit passer par une formation permettant d’acquérir  des connaissances basiques en matière de santé et sécurité au travail sur les chantiers de construction et être titulaire d’un certificat attestant l’accomplissement d’une telle formation. Les employeurs et les autorités publiques ont la responsabilité de l’application des dispositions en matière de santé et sécurité au travail sur les lieux de travail.

 

  1. Sous-traitance

 

Toutes les organisations des travailleurs de la construction doivent mettre l’accent sur la question de la responsabilité du contractant principal pour la mise en œuvre des conventions collectives et des dispositions de santé et de sécurité, tant pour les travailleurs qu’il emploie, que pour les travailleurs des sous-traitants.

L’objectif immédiat est l’inclusion de cette revendication dans toutes les conventions collectives appliquées dans l’industrie de la construction dans les divers pays européens et dans leur législation du travail.

 

  1. Échange de documents légaux et d’information

 

Nous devons établir un échange régulier de documents juridiques et des pratiques mises en œuvre par chaque organisation dans les cas où des poursuites judicaires sont engagées contre les travailleurs en grève ou contre leurs organisations pour l’organisation de grèves et demander que les conditions d’emploi établies dans les conventions collectives s’appliquent aussi aux travailleurs immigrés.

 

  1. Une convention collective modèle

 

Nous devons rédiger un projet de convention collective modèle incluant les principales conditions d’emploi des travailleurs de la construction dans les pays européens et revendiquer leur application dans tous les pays.

 

  1. Chômage

 

Nous devons mettre en évidence autant que possible le problème du chômage, exprimer sur une base quotidienne notre solidarité concrète avec les chômeurs et ne pas laisser ce grand nombre de collègues se distancier de nos organisations. Grâce à un travail d’organisation de base nous devons les impliquer dans les luttes quotidiennes pour combattre les attaques menées par les différents gouvernements et les employeurs.

 

  1. Santé et sécurité

 

Une attention particulière doit être accordée à la santé et la sécurité des travailleurs de la construction en soulignant le contexte idéologique de cette question. La santé et la sécurité doivent cesser d’être connectées au coût de production et au niveau de dépenses et leur respect ne doit pas être déterminé par des considérations de compétitivité.

 

  1. Racisme, xénophobie et fascisme

 

Nous devons prendre des mesures concrètes contre le racisme, la xénophobie et le fascisme. De nombreux travailleurs migrants entrent en grand nombre dans le secteur de la construction. En raison de l’exploitation aigue à laquelle sont confrontés les travailleurs immigrés de la part de leurs employeurs et compte tenu de leur utilisation fréquente comme un outil servant à saper les conditions de travail prévalant dans différents secteurs du pays d’accueil, nous devons intensifier nos efforts pour intégrer les travailleurs immigrés dans nos syndicats, notamment par des initiatives sociales et culturelles. La traduction des conditions d’emploi dans différentes langues, la publication de documents d’information dans les langues des travailleurs immigrés et l’organisation de cours intensifs spéciaux permettant d’apprendre la langue officielle du pays d’accueil contribueront à l’aboutissement de ces efforts.

 

  1. Halte à pénalisation des grèves

 

Fixer une journée d’action contre la criminalisation des grèves.

 

  1. Actions coordonnées à l’égard des multinationales

 

Nous devons viser et améliorer la coordination de l’activité des syndicats de branche des travailleurs de la construction en Europe et développer nos actions au sein et à l’encontre des multinationales.

 

  1. Préparation d’un contrat modèle pour les projets du secteur public

 

Il y a lieu de rédiger sans tarder un contrat modèle portant sur les conditions d’emploi. Celui-ci servira de base aux syndicats de la construction qui pourront s’appuyer sur ce texte.

 

  1. Etablissement de réunions européennes régulières

 

Les réunions européennes des travailleurs de la construction devraient se tenir régulièrement et les participants à la rencontre de Copenhague proposent que la prochaine réunion se tienne en 2015 à Chypre.

 

Le Secrétariat de l’UITBB

 

24.09.2014