Aperçu sur l’industrie de la construction en Inde par Debanjan Chakrabarti

Aperçu sur l’industrie de la construction en Inde par Debanjan Chakrabarti

(Secrétaire général – Fédération des travailleurs de la construction de l’Inde CWFI, membre de l’ UITBB)

La construction est le sixième secteur économique en Inde, représentant 7,8% de son PIB en 2016, le deuxième plus grand employeur (après l’agriculture) avec environ 45 millions de personnes employées et, après le secteur des services, le deuxième plus grand bénéficiaire d’IDE (investissement direct étranger).

L’industrie de la construction de l’Inde continuera de croître pendant la période de prévision (2016-2020) grâce aux investissements dans des projets résidentiels, dans l’infrastructure et le secteur de l’énergie. Le programme du gouvernement indien prévoyant le développement de 100 villes intelligentes et la construction de logements pour tous, générera un nombre croissant d’emplois dans le BTP. De toute évidence, ces programmes doivent être soutenus par les allocations budgétaires requises, condition sine qua non pour que les travailleurs de la construction puissent être embauchés.

La crise mondiale et son impact sur l’industrie de la construction en Inde
Au cours du dernier exercice financier, l’industrie indienne de la construction s’est soudainement ralentie, principalement en raison de la tourmente financière mondiale. De plus, ces secousses violentes ont multiplié l’impact dans tous les secteurs économiques, y compris celui de l’acier, du ciment, de l’énergie, du pétrole, de l’aluminium, de l’informatique et des activités portuaires, ce qui a gravement touché l’économie indienne.
À l’heure actuelle, l’économie mondiale souffre d’un sévère ralentissement, accompagné d’une aggravation de la crise du crédit et de la réduction des objectifs de développement des économies à travers le monde. Pour surmonter cette crise, le gouvernement des États-Unis a pris des décisions visant à relancer l’industrie de la construction, notamment par l’allocation de fonds plus importants au développement des infrastructures dans l’industrie des matériaux de construction.

Les industries annexes, y compris le secteur des matériaux de construction représentant une enveloppe de 3,1 milliards, ont également enregistré un net ralentissement. Ces secteurs annexes ne peuvent être remis à flot que par une plus grande attribution de fonds aux activités de développement. Actuellement, le secteur routier dépend principalement des investissements directs étrangers.
Le réseau routier indien n’est pas à la hauteur des besoins. Il s’étend sur quelque 3,3 millions de km. Toutefois, la densité du réseau routier n’est que de 2,75 km pour 1000 personnes contre une moyenne mondiale de 6,7 km pour 1000 personnes. Le gouvernement indien doit être plus attentif à ce secteur.

Voici quelques exemples :

  • « Abertis Infrastructures SA », une société espagnole de développement des infrastructures a accepté d’acheter et d’installer des péages sur les installations routières en Inde du Sud appartenant au groupe Macquarie Group pour un montant de Rs. 1000 crores (1 crore équivaut à 10 millions).
  • « GVK Power & Infrastructure Ltd. » a remporté l’offre pour l’élargissement du deuxième aéroport de Mumbai à Navi Mumbai pour Rs. 16 000 crores.
  • « Gamma Group », basé aux Émirats arabes unis, a annoncé des plans d’investissement autour de Rs. 3000 crores dans le secteur de l’infrastructure, de la santé et de l’éducation au Kerala.

Le gouvernement a choisi de dépendre des l’IDE plutôt que de relancer par ses propres moyens l’industrie de la construction en Inde. En plus de cette crise financière internationale et nationale, la taxe sur les biens et les services affectera également l’industrie de la construction dans son ensemble. Il existe d’autres facteurs qui sont responsables du ralentissement de l’industrie de la construction, comme l’interdiction d’exploiter les carrières de sable, de terre, de pierres, en raison de la décision « verte » visant à protéger l’environnement.

Cela doit changer.