Discours de Michalis Papanikolaou, secrétaire général de l’UITBB 12e Rencontre régionale Asie-Pacifique de l’UITBB Hanoi, Vietnam, 9-11 octobre 2019

Discours de Michalis Papanikolaou, secrétaire général de l’UITBB

12e Rencontre régionale Asie-Pacifique de l’UITBB

Hanoi, Vietnam, 9-11 octobre 2019

Chers camarades,

 

Bienvenue à la 12e rencontre régionale de l’UITBB pour la région Asie-Pacifique. Je voudrais commencer par exprimer nos plus chaleureux remerciements, au nom de l’UITBB, à tous les camarades du Vietnam, et en particulier à notre affilié, le Syndicat national des travailleurs du bâtiment du Vietnam, et à sa présidente, la camarade Nguyen Thi Thuy Le, pour l’importance accordé à ce grand événement et une organisation à la hauteur du sens de cette réunion. Je tiens à exprimer nos plus chaleureux remerciements pour leur hospitalité et leur accueil cordial, qui sont l’expression de ce qui est pour nous est le plus important: notre sens de la solidarité internationale.

 

La présence ici de tous ces camarades de différents pays et régions de la région Asie-Pacifique met en évidence cette coopération internationale extrêmement forte entre nous et c’est un plaisir personnel de vous voir tous ici. Je me réjouis d’ores et déjà des discussions importantes et fructueuses que nous aurons ici ainsi que des échanges d’expériences, qui, j’en suis sûr, conduiront à des décisions tout aussi importantes pour le bien des travailleurs et de nos organisations régionales. Le fait de nous réunir ici, à Hanoï, ville héroïque, phare de la lutte anti-impérialiste pour nous tous, nous rappelle les luttes des camarades vietnamiens sous la direction du héros Ho Chi Minh, contre les archi-impérialistes, les États-Unis, et la victoire qu’ils ont remportée. Le 30 avril 1975, le Nord-Vietnam et le Viêt-Cong ont défait l’armée la plus puissante du monde et unifié le pays. Nous nous réjouissons donc d’être ici, 45 ans plus tard, dans ce pays héroïque, et nous sommes fiers d’avoir de telles relations avec le VNUBW et ses dirigeants. Vous êtes, chers camarades, un exemple pour nous.

 

Notre présence souligne notre engagement à organiser, coordonner et renforcer nos actions dans le monde entier, et plus particulièrement dans la région Asie-Pacifique, en gardant toujours à l’esprit notre objectif ultime: réaffirmer notre engagement en faveur de l’amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs partout dans le monde et exprimer notre conviction inébranlable que, malgré les difficultés auxquelles sont confrontés les travailleurs, nous serons finalement victorieux et nous créerons une société nouvelle et, en fait, un monde nouveau.

Camarades,

 

Réunis dans la région Asie-Pacifique dans le cadre de cette rencontre régionale des organisations du secteur de la construction, nous sommes conscients que dans ce coin de la planète, les interventions impérialistes battent leur plein. Elles ont pour but principal l’établissement de l’hégémonie des différents centres impérialistes dans différentes régions du monde ainsi qu’une nouvelle répartition du monde. La guerre est de toute évidence l’outil principal utilisé pour atteindre cet objectif. Les impérialistes interviennent sans scrupule et ouvertement dans différents pays pour y assoir leur contrôle géostratégique et imposer la mainmise sur les ressources énergétiques. Le coût de ces guerres est déversé sur le dos des travailleurs et des personnes socialement vulnérables, les femmes et les enfants. Comme toujours, ce sont des millions de réfugiés et de personne en situation de faiblesse à être sacrifiés sur l’autel des profits qui ne cessent de croître. Nous condamnons sévèrement ces pratiques et nous soutenons nos camarades dans ces régions en luttant contre de telles interventions. Nous traversons une période très agitée dans le monde en général et dans la région Asie-Pacifique en particulier. En fait, cette région est particulièrement instable et connaît de multiples problèmes. Les inégalités persistent partout dans le monde et, malheureusement, chaque jour, le fossé entre les quelques-uns qui représentent le capital et le grand nombre des travailleurs continue de se creuses. Cette situation perdurera, tant que le capitalisme continuera à être le système économique dominant dans le monde, car cette grande injustice est le produit de la nature même du capitalisme.

 

Nous ne pouvons bien sûr pas oublier ce qui se passe avec le changement climatique. Depuis l’élection de Trump à la présidence des États-Unis, nous avons malheureusement vu le pays se retirer de l’Accord de Paris et nier le changement climatique en général. Notre idéologie nous impose de garder contact avec la nature mère et de la respecter, car de nombreux pays sont confrontés à de graves problèmes en raison du changement climatique. Nous sommes témoins d’inondations, d’énormes incendies de forêt, de la hausse des températures et de la fonte des glaces qui détruisent notre planète. Si nous n’agissons pas maintenant, il sera trop tard. N’oublions pas, camarades, que nous n’avons pas hérité de cette terre de nos ancêtres, mais nous l’avons emprunté à nos enfants.

 

It is clear that, the more capital gains are multiplied, the less people return safely home, if they do so at all. This bleeding in human lives will continue and actually worsen, as long as there are parties and politics serving the interests of plutocracy. As long as capitalist profit determines the lives of the workers, as long as profit defines the wages, the employment relations, workers’ environment, education and health, this loss of lives will continue. These factors determine the politics of governments which alternate in power, the politics which are solely responsible for the crimes committed in the workplace and which encourage the unpunished employers to bleed out day after day the sector and the workers, in the name of more profit.

On the issue of migrant workers, our demand is clear: no worker’s life is to be sacrificed for more profit, and that all worksites implement proper health and safety measures.  A few days ago, on October 3, we had WFTU’s International Day of Action, and its affiliated members organized many activities around the world, for social securities, workplace safety, support for migrant workers and other benefits for the people. We must stand with migrant labour and the workers who are being exploited in these areas, as we believe that:

– There is only one working class, irrespectively of colour, religion, language or origin.

– Migrant labour is not done by choice, but due to the deeper causes which are poverty, unemployment, bad living conditions, wars and imperialist interventions

– UITBB utters a clear, class-based position against xenophobia and racism, expressing the willingness to fight with its affiliated members for the rights of migrant workers in the construction industry and to further protect them

– New, special programs need to be created which will facilitate the smooth integration of migrant workers in the labour market, which can focus on language learning, information about their rights etc

– The trade unions in the countries of origin should work closer with those in the countries of destination, so that their efforts to protect and inform the workers can be better coordinated and successful.

C’est donc dans des conditions difficiles partout dans le monde, que nous nous rencontrons ici aujourd’hui. Il est clair que de telles réunions régionales sont extrêmement importantes, car elles nous donnent la possibilité de nous organiser sur le plan international, d’échanger nos expériences, de tirer des conclusions utiles et de les appliquer de manière pratique, toujours dans la mesure de nos moyens. Ce faisant, nous devons avoir à l’esprit nos objectifs communs: les luttes organisées qui exercent une pression sur les gouvernements locaux et la création d’alliances avec les partis politiques, afin de participer à la prise des décisions qui affectent nos vies, ainsi qu’à l’utilisation des organisations internationales dans l’intérêt des travailleurs. Nous devons toujours être conscients que nous sommes unis par notre approche idéologique fondée sur l’analyse de classe, que nos luttes sont communes à tous les travailleurs et que notre objectif ultime est l’amélioration des conditions de travail et de vie des travailleurs et de leurs familles. Dans ces luttes communes à travers le monde, c’est l’UITBB qui nous guide et nous unit. Il nous appartient donc d’éduquer les hommes et les femmes, afin qu’ils puissent comprendre que l’impérialisme devient de plus en plus agressif, que nous devons impérativement travailler ensemble pour lutter contre ces attaques et améliorer la situation dans le monde et en Asie, notamment dans la région Asie-Pacifique. Pour atteindre cet objectif, il convient de préciser aux travailleurs qu’en dépit de ce qui leur est dit, ce sont les classes bourgeoises de tous les pays qui créent cette situation avec pour seul objectif la maximisation de leurs profits.

 

Compte tenu de cette situation turbulente, nous sommes convaincus que cette réunion se tient à un moment crucial pour notre organisation internationale, ainsi que pour nos membres dans cette région. Ces réunions, même si elles ne sont pas le seul moyen de réagir, sont organisées pour des raisons bien connues et chacune d’elles a sa propre importance. Certaines personnes pourraient dire que nous répétons sans cesse les mêmes choses. Je suis ici pour vous dire, camarades, que ce n’est pas le cas. Tout d’abord, tant que les problèmes resteront d’actualité, nous proposerons nos solutions. Tant que l’agression impérialiste dans le monde entier fera des victimes parmi les travailleurs pour maximiser les profits, nous mettrons en avant notre solidarité internationale, notre vision et notre combat pour une société nouvelle. Tant que les travailleurs immigrés seront exploités dans le monde, nous serons à leurs côtés. Tant que des groupes vulnérables tels que les femmes et les enfants seront exploités, nous nous rencontrerons et discuterons des moyens de réagir. Réunis ici, camarades, en discutant de ces questions et en prenant des mesures concrètes, nous ne nous répétons pas; nous coordonnons nos mouvements et nos réponses pour agir de manière synchronisée contre toutes les injustices du monde.

 

Tout comme pour nos réunions précédentes, le moment choisi est crucial pour notre organisation internationale, ainsi que pour nos membres de la région. Il est impératif que nous nous organisions au maximum pour traiter les problèmes auxquels les travailleurs sont confrontés. Par conséquent il est très important de continuer à organiser des réunions telles que celle-ci, dans la mesure où elles nous offrent la possibilité de nous concentrer sur les questions suivantes:

 

  • Comment pouvons-nous aborder la question de l’exploitation des femmes dans l’industrie de la construction, notamment dans la région Asie-Pacifique ?

 

Le rôle des femmes dans l’industrie de la construction, notamment dans la région Asie-Pacifique, est une question qui nous préoccupe quotidiennement. La raison en est que les femmes sont doublement marginalisées en raison de leur sexe et de leur classe. Malgré certaines évolutions positives, les femmes sont la principale victime de l’exploitation domestique et publique, de la violence, du travail forcé et de la paupérisation, victimes de discrimination en matière de rémunération, de sécurité sociale, d’âge de retraite, de congé de maternité et d’égalité d’accès à l’emploi, etc. Les femmes, avec les jeunes, sont celles qui sont pour la plupart au chômage, elles constituent le groupe principal des migrants et se retrouvent essentiellement privées de droits. Cela est d’autant plus vrai pour la région Asie-Pacifique, compte tenu de sa forte population et du nombre d’économies en développement. Comment pouvons-nous défendre les droits des jeunes et des femmes et comment attirer davantage de femmes dans le secteur de la construction? Il est un fait que les travailleuses sont extrêmement sous-représentées dans la construction. Selon l’OIT, les femmes effectuent 4 fois plus de travaux de soins non rémunéré que les hommes en Asie et dans la région du Pacifique. Une grande partie des emplois créés dans la région restent de mauvaise qualité: les emplois vulnérables touchent près de la moitié des travailleurs de la région Asie-Pacifique, soit plus de 900 millions d’hommes et de femmes. À ce propos nous pouvons fournir des apprentissages et une éducation ciblés pour remédier à ce phénomène. Selon les projections, 72% des travailleurs en Asie du Sud, 46% en Asie du Sud-est et dans le Pacifique et 31% en Asie orientale auront un emploi précaire d’ici 2019, chiffre qui diffère à peine des chiffres de l’année 2017. C’est le cas, même si les femmes en Asie-Pacifique représentent près de la moitié de la population totale. Si nous voulons voir plus de femmes dans l’industrie de la construction, nous devons briser l’image stéréotype du constructeur homme et lutter en même temps contre le chômage. Combien de parents voient leurs filles travailler dans le secteur de la construction ? Nous avons besoin de changer cela. L’industrie de la construction doit changer radicalement pour devenir une option d’emploi pour un plus grand nombre de femmes. Nous devons inciter les employeurs non seulement à intéresser les femmes pour les emplois sur les chantiers de construction, mais également à créer un environnement sûr leur permettant de travailler dans le respect de leur personne, sans harcèlement, bénéficiant de mesures de santé et de sécurité intégrales, et bien entendu, avec un salaire égal à celui des hommes. Nous devons faire pression pour,

 

– encourager activement l’industrie de la construction à embaucher des femmes- obtenir la mise en œuvre de politiques inclusives- obtenir un plus grand nombre d’apprentis femmes- assurer le soutien nécessaire sur le lieu de travail- introduire la tolérance zéro au harcèlement sexuel et à l’intimidation des femmes sur les lieux de travail- promouvoir auprès des employeurs une perception positive du recrutement des femmes dans la construction.

–          Comment pouvons-nous traiter le problème des travailleurs migrants (travail immigré), de la santé et de la sécurité et du travail précaire sur le lieu de travail ? Ce qu’il faut faire, c’est changer irrévocablement et définitivement la situation injuste créée par le système capitaliste aux dépens des travailleurs. Un objectif aussi ambitieux sera certainement atteint si nous parvenons, au travers de nos luttes quotidiennes, à changer la mentalité et la conscience des travailleurs et de leurs alliés qui constituent dans chaque pays la majorité de la population, afin qu’ils puissent prendre leur destin entre leurs mains. Cela ne peut se produire que par la création d’une société qui ne servira plus les intérêts de quelques privilégiés, mais de ceux qui, par leur travail quotidien, produisent la richesse. Nous sommes tous ici pour œuvrer à la réalisation de cet objectif : discuter, écouter et partager nos expériences liées à cette région,  pour la servir. Je suis certain que grâce à la discussion et aux décisions qui seront prises lors de cette réunion très importante, nous en sortirons tous plus sages, plus forts et plus prêts à poursuivre notre lutte dans l’intérêt des travailleurs.

 

En matière de santé et de sécurité, selon les estimations de l’Organisation internationale du Travail (OIT), il s’est produit depuis 2001 environ 60 000 accidents mortels (17% du nombre total d’accidents mortels) dans la construction, alors que le secteur de la construction n’emploie que 5 à 10 pour cent du nombre total de travailleurs. De plus, il a été fait état de plus de 45 000 accidents du travail non mortels. En d’autres termes, il s’est produit un accident de travail mortel toutes les 10 minutes et plus d’un accident de travail non mortel toutes les secondes. Ces données relatives aux pertes en vies humaines de centaines de collègues de travail en raison d’accidents du travail ou de maladies professionnelles dus à l’absence de mesures de santé et de sécurité appropriées révèlent une guerre sans merci menée par le capital contre la vie des travailleurs. Chaque année, le secteur de la construction paie avec la perte de dizaines de vies humaines, de centaines de personnes handicapées, les bénéfices des entreprises de construction et les profits des promoteurs immobiliers. C’est le prix que paient les travailleurs de cette industrie en cette période de crise capitaliste. Plus particulièrement en ce qui concerne le dossier de l’amiante, nous devrions plaider pour une interdiction totale de l’utilisation de l’amiante sur tous les chantiers de construction, compte tenu que l’amiante est un problème de santé majeur, car l’exposition à l’amiante entraîne des maladies professionnelles telles que l’asbestose et le mésothéliome. De plus, nous pensons que les mesures de santé et de sécurité doivent être perçues comme faisant partie intégrante du coût total de la construction et nous continuerons à œuvrer dans ce sens.

 

Il est clair que plus les gains du capital augmentent, moins les travailleurs sont surs de rentrer chez eux sains et saufs, pour autant qu’ils rentrent à domicile. Cette hécatombe de pertes de vies humaines continuera et s’aggravera tant qu’il y aura des partis et une politique servant les intérêts de la ploutocratie. Tant que le profit capitaliste déterminera la vie des travailleurs, tant que le profit définira les salaires, les relations de travail, l’environnement des travailleurs, l’éducation et la santé, cette perte de vies humaine se poursuivra. Ces facteurs déterminent la politique des gouvernements qui se relaient au pouvoir et dont la politique est seule responsable des crimes commis sur le lieu de travail, car elle encourage les employeurs à saigner dans l’impunité, jour après jour, le secteur de la construction et ses travailleurs dans le seul but d’accroître le profit.

 

En ce qui concerne les travailleurs migrants, notre revendication est claire: aucune vie de travailleur ne doit être sacrifiée sur l’autel du profit, et tous les chantiers doivent mettre en œuvre des mesures de sécurité et de santé appropriées. Il y a quelques jours, le 3 octobre, nous avons célébré la Journée d’action internationale de la FSM. Ses affiliés ont organisé de nombreuses activités dans le monde entier en faveur de mesures de sécurité sociale, pour la sécurité sur le lieu de travail, le soutien aux travailleurs migrants et autres avantages pour les travailleurs. Nous devons nous tenir aux côtés des travailleurs migrants et des travailleurs exploités sur toutes ces questions conformément à nos convictions :

 

–              Il n’y a qu’une classe ouvrière, sans distinction de couleur, de religion, de langue ou d’origine.-              La  décision d’émigrer à la recherche d’un emploi n’est pas le fruit d’un choix pris à la légère, mais une décision obligée motivée par des causes profondes telles que la pauvreté, le chômage, les mauvaises conditions de vie, les guerres et les interventions impérialistes.-              L’UITBB défend une position claire et fondée sur le principe de classe contre la xénophobie et le racisme, exprimant sa volonté de se battre avec ses affiliés pour défendre les droits des travailleurs migrants dans le secteur de la construction et les protéger davantage.-              De nouveaux programmes spéciaux doivent être créés pour faciliter l’intégration sans complications des travailleurs migrants sur le marché du travail. Ces mesures peuvent porter sur l’apprentissage des langues, l’information sur les droits des migrants, etc.-              Les syndicats des pays d’origine devraient travailler plus étroitement avec ceux des pays de d’accueil, afin que leurs efforts visant à protéger et informer les travailleurs puissent être mieux coordonnés et couronnés de succès.

 

  • Comment pouvons-nous aborder les problèmes auxquels sont confrontés les travailleurs de la région Asie-Pacifique en raison des développements que connaît la région ? Comment les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020 et la Coupe mondiale de football au Qatar en 2022, ainsi que le rôle des compagnies de construction multinationales affectent-ils le secteur de la construction et aggravent-ils les conditions des travailleurs ?

S’agissant des Jeux Olympiques de Tokyo en 2020 et de l’organisation de la Coupe du Monde au Qatar en 2022, nous pouvons mentionner brièvement et à titre indicatif (les camarades du Japon nous donnerons leur avis à ce sujet), le rôle des multinationales de la construction dans ces pays, l’exploitation des travailleurs migrants, les problèmes de santé et de sécurité, etc. Si nous examinons la liste des plus grandes entreprises multinationales de construction actives dans la région, nous pouvons constater l’ampleur de l’exploitation des travailleurs au moment où ils construisent les stades pour les Jeux Olympiques et la Coupe du Monde. Ces entreprises multinationales, en pleine coopération et en harmonie avec les gouvernements bourgeois, exercent une forte pression sur les travailleurs, aggravant ainsi leurs conditions de vie et de travail. En tant qu’UITBB, nous avons organisé des manifestations devant les bureaux de la FIFA dans le monde entier pour exiger que les stades au Qatar ne soient pas bâtis avec le sang des travailleurs. Je suis convaincu que, alors que nous approchons de la date de ces grands événements sportifs, nous devrions intensifier notre pression sur ces entreprises, afin que les droits des travailleurs soient respectés et que tout le monde puisse travailler dans des conditions où la sécurité sur le lieu de travail est garantie. Nous devons renforcer notre lutte de classe et renforcer la conscience de classe de ces travailleurs, tant au niveau local qu’international, afin qu’ils puissent se défendre contre une telle attaque barbare perpétrée par la capital.

 

  • Comment pouvons-nous mettre en œuvre les plans d’action de l’UITBB et de la FSM, de même que toutes les autres décisions relatives à la région Asie-Pacifique et comment réaffirmer la présence de l’UITBB dans la région, pour endiguer les conséquences de cette situation sur les conditions de travail et de vie des travailleurs, renforcer et coordonner nos actions internationales, exprimer notre solidarité avec les travailleurs de la région.

 

Nous avons tenu à ce jour 11 rencontres régionales Asie-Pacifique :

 

  1. Décembre 2001, Australie
  2. Août 2004, Inde
  3. Mars 2005, Vietnam
  4. Mars 2006, Japon
  5. Février 2007, Philippines
  6. Avril 2008, Nouvelle Zélande
  7. Mars 2009, Indonésie
  8. Septembre 2012, Bangladesh
  9. Octobre 2014, Vietnam
  10. Décembre 2016, Kerala, Inde
  11. April 2018, Katmandu, Népal
  12. Octobre 2019, Hanoi, Vietnam.

 

Je propose que nous examinions au cours de notre discussion d’aujourd’hui les résultats de ces réunions. Notre action coordonnée devant les bureaux de la FIFA dans le monde entier est un bon exemple d’une action synchronisée qui fait pression sur les institutions impactant sur la vie des travailleurs. Il en va de même pour notre manifestation devant l’ambassade d’Australie contre l’arrestation injustifiée de notre camarade, John Lomax, qui a été libéré. De telles actions n’auraient pas abouti sans les réunions et les coordinations comme celles d’aujourd’hui.

Je voudrais également mentionner ici que l’un des moyens de progresser, camarades, consiste indéniablement dans l’application fidèle des plans d’action de la FSM, tels qu’ils sont décrits dans le Programme d’action (2016-2020) convenu lors du 17e Congrès mondial des syndicats à Durban, en Afrique du Sud, ainsi que dans la mise en œuvre de toutes les autres décisions prises, l’UITBB étant l’une des plus importantes unions internationales des syndicats de la FSM. Nous sommes associés à la FSM cœur et âme, et c’est grâce à de telles actions que nous pourrons unir les travailleurs et renforcer l’orientation de classe du mouvement syndical dans le monde. Nous sommes attachés au Programme d’action de la FSM et nous l’appliquerons en observant les journées d’action, en participant aux appels à l’action promus par la FSM (par exemple le 3 octobre), en suivant de près son travail quotidien et en luttant en général pour l’unité de notre classe. Ce qui devrait nous unir tous, c’est notre opposition commune à l’impérialisme et notre détermination à défendre la femme et l’homme pauvre et l’enfant sans défense: nous sommes aux côtés de l’homme commun, de nos camarades. On ne saurait limiter le pouvoir de la classe ouvrière.

 

Je suis convaincu qu’aujourd’hui, nous réussirons à mieux organiser notre travail pour l’avenir, en particulier dans cette région, en décidant de la position que le mouvement syndical international de classe, doit adopter dans la région. La classe ouvrière est la plus grande classe de toutes les sociétés et c’est grâce à son travail intellectuel et manuel que la richesse est produite. Il est impératif de renforcer et de coordonner nos actions internationales et de continuer à faire preuve de notre esprit de combat en défendant les revendications des travailleurs. Ce n’est que grâce à la lutte organisée que les travailleurs peuvent prendre leur vie en main et changer leur destin. Ce n’est que par des luttes organisées que la classe ouvrière peut mettre fin aux guerres qui emportent la vie des enfants au nom de l’accroissement des profits capitalistes, et sauver ainsi notre planète de la destruction. C’est grâce à cette organisation et à la rencontre des militants de base du mouvement syndical international de classe, que nous pourrons guider, éclairer et éduquer les travailleurs afin d’atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés.

 

La classe ouvrière du monde entier doit être prête, aux niveaux national et international, à se défendre contre les attaques impérialistes. La classe ouvrière a les mêmes visions et les mêmes ennemis; c’est donc par le biais du mouvement syndical international que ces souhaits peuvent être satisfaits et que ces ennemis peuvent être combattus. L’orientation de classe au sein du mouvement syndical international est la seule force susceptible de mobiliser l’énorme énergie des masses ouvrières du monde entier et en faire une force redoutable. Si nous y parvenons, si nous parvenons à consolider notre esprit militant et notre sens de la solidarité internationale, rien ne pourra nous arrêter, camarades! La guerre progressiste qui s’annonce sera celle qui opposera la classe ouvrière aux défenseurs de l’impérialisme. Et nous serons les gagnants, camarades, car le droit est de notre côté!

 

Je nous souhaite des délibérations fructueuses et couronnées de succès.

Vive la solidarité internationale !

Vive les travailleurs !

Vive l’UITBB !