Document d’ orientation

 UNIS

CONSTRUISONS LA VIE

CONSTRUISONS L’AVENIR

16e Conférence de l’UITBB

Montevideo, Uruguay, 15 – 17 avril 2015

               

 

INTRODUCTION

Chers Collègues,

 

La 16e Conférence de l’UITBB se réunit à un moment extrêmement difficile pour les travailleurs du monde dans un contexte de crise capitaliste mondiale qui s’aggrave.

Pendant ses 66 ans d’histoire et d’action, l’UITBB a mené des luttes dans des conditions très difficiles pour défendre les travailleurs dans les secteurs qu’elle représente, les guidant sur la base du principe que rien n’est donné, mais tout est obtenu par les luttes ouvrières ardues et organisées.
Nous sommes confrontés aux forces conservatrices qui représentent les intérêts du capital et précipitent les travailleurs dans la pauvreté sur une base quotidienne.
Notre réponse à ce comportement inhumain ne peut être autre que d’orienter les travailleurs vers une intensification des luttes dans l’unité, indépendamment de la couleur de peau, de la langue et de la religion.
Dans ces luttes, nous ne devons jamais oublier notre objectif principal qui est celui d’une société juste, où les travailleurs peuvent bénéficier des avantages de leur travail qui leur reviennent à juste titre.
C’est avec ces réflexions que nous abordons notre 16e Conférence. Il nous appartient dans un esprit d’unité de classe, d’appliquer les décisions qui seront prises suite à une discussion fructueuse, afin d’aller de l’avant avec la ferme conviction que nous pourrons atteindre nos objectifs.

 

 

  1. Le contexte socio-économique

 

La crise économique mondiale, qui est une crise structurelle du système capitaliste, continue de tourmenter la planète. Les effets de cette crise sont dramatiques pour les peuples du monde, car ils exacerbent les contradictions socio-économiques entre régions et Etats, et tout particulièrement entre personnes.
Le capitalisme pousse la production à l’extrême et en même temps il concentre la richesse produite par la société dans les mains de quelques multinationales. Cela a toujours été la cause profonde des crises économiques, mais aussi la contradiction basique du capitalisme.
Le capital qui est responsable de la crise au sein du système économique injuste qu’il a créé, n’assume aucune responsabilité ; au contraire, il s’attaque aux droits acquis des travailleurs en essayant d’augmenter ses profits, même dans ces conditions de crise.
Principal allié du capital dans cet effort, les gouvernements bourgeois, avec leurs politiques d’austérité, placent un fardeau de plus en plus lourd sur les épaules des travailleurs, les poussant toujours davantage dans le chômage et la pauvreté.

 

Les protagonistes du capitalisme qui évoquent la fin de l’histoire et la fin de la lutte des classes, sont désavoués de manière spectaculaire dans la mesure où les travailleurs sont toujours plus nombreux à prendre conscience que l’espoir dans l’avenir n’existe que dans la lutte des classes.
Ces formes de développement capitaliste sont appliquées au sein de l’Union européenne dans leurs expressions les plus violentes, en particulier dans les pays qui ont signé un mémorandum d’entente avec la « troïka ».
La crise capitaliste conduit à une concurrence encore plus aiguë entre les centres impérialistes et les nouvelles puissances périphériques, liée à la domination du marché mondial, notamment le secteur de l’énergie. Dans le même temps, elle conduit à un réalignement de la structure de l’impérialisme, crée de nouvelles alliances et cause des guerres locales.
La poursuite de la militarisation de la planète, la violation flagrante des droits humains, la manipulation et dans certains cas la substitution de l’ONU par le Royaume Uni, les Etats-Unis et l’OTAN sont autant de conséquences des développements susmentionnés, causées par la nature inhumaine du système capitaliste.

 

 

En Amérique latine, les interventions impérialistes des Etats-Unis suscitent aujourd’hui une résistance vigoureuse de la plupart des pays de la région.
Cependant, le danger d’un reversement de situation, soit du fait d’un coup d’État ou d’une guerre d’usure contre les gouvernements progressistes, demeure.
Les résultats des élections au Brésil, en Uruguay, en Bolivie, en Équateur, au Chili et au Nicaragua, ont fait naître l’espoir que l’hégémonie américaine dans la région peut être évitée, à condition que la gauche, les gouvernements anti-impérialistes qui sont soutenus par les partis communistes et ouvriers, continuent d’œuvrer dans l’intérêt des peuples de la région.
Cuba est un excellent exemple et une source d’inspiration pour les peuples de la région, car en dépit de grandes adversités et notamment l’agressivité de l’impérialisme, Cuba continue de défendre la restructuration socialiste.
Dans le même temps, les Etats-Unis, faisant montre de leur volonté agressive, continue d’élargir leur réseau de bases militaires dans le monde et poursuivent la création du bouclier anti-missile. En Europe de l’Est, les manœuvres militaires de l’OTAN ont connu une croissance exponentielle et sont centrées dans la Baltique, visant à une présence permanente de l’OTAN dans la région. Le coup d’Etat pro-occidental en Ukraine, qui a été soutenu par les Etats-Unis et l’UE et auquel ont participé des forces néo-nazies, s’inscrit dans ces plans.
L’expansion de l’OTAN vers l’Est, le plan concocté par les États-Unis pour un Nouveau Moyen-Orient ainsi que la réorientation des États-Unis vers l’Asie du Sud-est et la région du Pacifique, selon le président Obama, révèle les intentions des centres impérialistes.

 

Le fanatisme religieux, le nationalisme, le chauvinisme, le fascisme et la provocation par l’idéologie préconisant une guerre entre cultures, sont autant d’outils visant à manipuler les masses pour qu’elles participent ou consentent aux projets impérialistes, et servent de moyens pour réprimer toute réaction politique du peuple.
Le fascisme poursuit sa montée avec des organisations racistes qui dissimulent les véritables causes de l’exploitation et de la crise en prétextant une soi-disant opposition au système capitaliste. Mais elles ne peuvent pas cacher le fait qu’elles sont toujours appuyées par l’ordre établi qui, quand bien même il souhaite afficher un rejet du fascisme, l’utilise pour servir ses propres intérêts, comme il le fait en Ukraine.
Les centres de pouvoir supranationaux tentent également de mettre un pied d’égalité entre fascisme communisme, dans un effort visant à détourner les gens, notamment les jeunes, de la perspective socialiste, la force capable d’organiser et d’orienter les luttes.
La crise capitaliste mondiale met en avant les idéaux du socialisme et la nécessité de construire une société sans exploitation, une société de prospérité et de justice.
Compte tenu de ce contexte dans lequel se tient notre Conférence, nous sommes persuadés que, sur la base des décisions qui seront prises et avec l’expérience que nous avons acquise au fil du temps, nous serons en mesure de forger notre unité de classe et d’aller de l’avant, vers un avenir nouveau et plein d’espoir pour les travailleurs.

 

 

  1. États des lieux de la situation dans l’industrie de construction

L’industrie de la construction est l’un des secteurs les plus importants de l’économie mondiale, car elle joue un rôle vital dans le développement socio-économique de chaque pays, à travers la construction d’infrastructures et d’autres travaux de développement importants.

Toutefois, en raison de la crise capitaliste mondiale, le secteur de la construction enregistre un rétrécissement sans précédent qui, dans certains pays, atteint jusqu’à 50%. Alors, qui en paie le prix ?

Des milliers de constructeurs et d’autres travailleurs dans des professions annexes sont condamnés au chômage à long terme, sans même bénéficier d’un niveau élémentaire de protection. Ce qui est encore plus inquiétant, c’est que cette situation continuera à l’avenir, avec des conséquences encore plus graves pour les travailleurs.

Pour cette raison nous devons souligner qu’il est nécessaire d’organiser la résistance à cette attaque du capital contre les droits des travailleurs, et de déterminer clairement les étapes nécessaires à l’éradication des causes de cette attaque.

Si cette attaque frontale que nous subissons dans les branches que nous représentons et les tentatives visant à décharger toutes les conséquences de la crise sur le dos des travailleurs reste sans réponse de la part du mouvement syndical de classe, les conséquences n’en seront que plus graves encore.

 

À l’heure où se tient notre conférence, la situation des travailleurs de nos branches et des secteurs annexes s’est considérablement aggravée, et nous sommes confrontés aux problèmes spécifiques suivants :

  1. Chômage

Le chômage est le plus gros problème auquel les travailleurs de l’industrie de la construction sont confrontés partout dans le monde. En effet, ce problème s’est transformé en une sorte de menace mondialisée avec des millions de nos collègues réduits au chômage pendant de nombreuses années, et donc aux prises avec des conséquences sociales difficiles.
Selon les dernières données de l’OIT (Organisation internationale du travail), le chômage mondial est à son plus haut niveau. Les effets du chômage dans chaque société sont graves, menaçant la cohésion sociale, provoquant une augmentation de la criminalité, la dépression, la consommation de drogues et des troubles sociaux, en particulier dans les sociétés plus avancées, l’Union européenne, le monde arabe et, dans une moindre mesure, en Asie.
Les chômeurs du secteur de la construction représentent une profonde blessure sociale, car ils ne sont pas des chiffres, mais des êtres humains. Le chômage, qui est non seulement le résultat, mais aussi un phénomène permanent du capitalisme, ne peut pas être combattu à l’aide de bon vœux pieux et de déclarations. Les politiques d’austérité mises en œuvre dans la plupart des pays à travers le monde constituent une guerre de classe. C’est ainsi que nous devrions la percevoir et la combattre.

 

 

B.      Santé et sécurité des travailleurs

 

Les chiffres fournis par un certain nombre de pays développés montrent que le risque d’être victime d’accident mortel pour les travailleurs du secteur du bâtiment est de trois à quatre fois plus élevé que dans tout autre secteur. La majorité des accidents mortels sont attribuables soit à une chute soit au heurt avec un véhicule. En outre, les travailleurs dans le secteur du bâtiment ont des problèmes de santé liés à leur profession : des blessures dues au fait de soulever des charges lourdes, des problèmes respiratoires dus à l’exposition à la poussière, des troubles musculeux-squelettiques, des maladies de la peau, des problèmes auditifs dus à l’exposition à des bruits forts, etc. Par ailleurs, il existe un réel danger de cancer dû à une exposition à l’amiante. Dans les pays en développement, le niveau de risque dans le secteur du bâtiment est de 3 à 6 fois plus élevé. Il est toutefois difficile d’obtenir des données fiables en raison de la nondéclaration des travailleurs (des travailleurs non assurés, etc.) ainsi que des dossiers incomplets des accidents de travail.

 

Selon les estimations de l’Organisation internationale du Travail (OIT), on a enregistré dans le BTP environ 60 000 accidents mortels (17% du nombre total d’accidents mortels) depuis 2001, alors que le secteur n’emploie que 5 à 10% du nombre total de travailleurs. En outre, le rapport signale plus de 45 000 accidents de travail non mortels. En d’autres termes, il se produit un accident de travail mortel toutes les 10 minutes et plus d’un accident de travail non mortel chaque seconde.

 

Dans l’Union européenne, le secteur est considéré comme le plus dangereux avec plus de 1000 accidents mortels de travail par an. Selon les données d’Eurostat, dans l’UE en 2009, le secteur de la construction a enregistré plus de 1 sur 4 accidents de travail mortels (26,1%), tous secteurs confondus. Aux Etats-Unis, en 2013, sur 3 929 accidents de travail mortels, 796 (20,3%) se sont produits dans la construction.

 

Ces données concernant la perte de vie de centaines de collègues sur leur lieu de travail en raison d’accidents du travail ainsi que du fait de maladies professionnelles en raison de l’absence de mesures de santé et de sécurité adéquates, révèlent une guerre sans merci menée par le capital contre le vie des travailleurs. Chaque année, le secteur de la construction paie par des dizaines de vies humaines et des centaines de personnes invalides, les bénéfices des entreprises de construction, les profits des promoteurs immobiliers. Tel est prix que les travailleurs paient en période de crise capitaliste.
Il est évident que plus les gains du capital augmenteront, moins de collègues rentreront sains et saufs à domicile, si déjà ils rentrent chez eux. Cette saignée à blanc de vies humaines se poursuivra et en fait s’aggravera, tant qu’il y aura des partis et des politiques au service des intérêts de la ploutocratie. Tant que le profit capitaliste déterminera les conditions de vie des travailleurs, les salaires, de relations industrielles, le cadre de travail, l’éducation et la santé, cette perte de vie continuera. Ces facteurs définissent la politique des gouvernements qui alternent au pouvoir, la politique qui est la seule responsable des crimes commis sur le lieu de travail et qui encourage les employeurs impunis à saigner jour après jour les travailleurs du secteur pour accroître leur profit.
Nous devons mettre à jour dans toute leur ampleur, les problèmes de santé et de sécurité qui se posent aux travailleurs. Nous devrions mettre en évidence « l’usure prématurée de la force du travail », les causes et les facteurs de ces problèmes, afin de corroborer le réalisme et la nécessité de nos propositions.
Lorsque nous parlons d’un accident du travail, la première chose qui vient à l’esprit est qu’un accident dû à des mesures de protection inefficaces peut être mortel ou quasi-mortel. Mais les conditions et les modalités d’emploi peuvent également conduire à des maladies liées au travail et causer des préjudices prématurés à la santé. Il s’agit d’un vaste problème qui a trait à tous les éléments concernant les conditions de travail, les dangers professionnels, les heures de travail, mais aussi les conditions de vie, le temps libre, le temps de repos, l’alimentation, etc.

 

Peu importe si un travailleur de la construction a été impliqué dans un accident de travail, il n’échappe pas à la cupidité du capital. Ainsi, par exemple, les travailleurs qui creusent les tunnels peuvent ne jamais être victimes d’un accident du travail, mais ils sont affectés par des maladies respiratoires dues à l’humidité, à la mauvaise qualité de l’air ambiant et aux faibles niveaux d’oxygène. Il en est de même pour les maladies causées par l’exposition à différents matériaux, notamment la pneumoconiose, l’asbestose et le mésothéliome dus à l’exposition à l’amiante, les réactions allergiques, le cancer causé par le goudron, l’amiante ciment, le pétrole, les diluants, les teintures et la poussière. À cela s’ajoutent la perte de l’ouïe causée par le bruit de machines et d’explosions dépassant un certain niveau de décibels, l’arthrite et les problèmes vasomoteurs causés par les vibrations de certains outils de travail. Parmi les autres maladies professionnelles, il faut mentionner les troubles musculeux-squelettiques dus au levage de poids, la tuberculose, le tétanos et autres maladies causées par des rongeurs ou insectes. Les températures élevées en été et très basses en hiver, l’humidité, l’absence d’hygiène, etc. sont autant de causes qui peuvent induire des problèmes de santé graves, notamment le cancer de la peau. Enfin, l’intensification du travail et les heures supplémentaires peuvent provoque le stress et entamer la santé des travailleurs.

 

Malgré tout cela, aucune des affections mentionnées ci-dessus n’est reconnue et enregistrée comme risque professionnel ou lié au travail. En partie cela est dû à l’absence d’inspections par les mécanismes d’Etat en matière mise en œuvre des règlements de santé et sécurité du travail, aux amendes extrêmement basses imposées aux employeurs et aux efforts dans la majorité des cas (ce est à dire après un accident du travail) d’attribuer la responsabilité aux travailleurs, aux techniciens de sécurité, aux ingénieurs etc.
De cette façon, la majorité des employeurs se tirent d’affaire avec de petites amendes ou même sans aucune sorte de punition, même en cas d’accident mortel. Les employeurs n’ont pas à payer pour ces maladies, car elles ne sont pas reconnues et ne sont pas enregistrées en tant que maladies professionnelles, mais comme des « maladies courantes ».

 

Ils n’encourent aucune conséquence du fait qu’ils ne prennent pas de mesures pour prévenir ces maladies, même s’il existe de nombreuses techniques et mesures qui peuvent être appliquées. Au contraire, lorsque les travailleurs tombent malades, ils doivent payer leurs propres frais d’hospitalisation grâce à des fonds d’assurance au sein du système marchandisé des soins de santé. Si l’on ajoute à tout cela les conditions de vie que la pauvreté et le chômage font subir au travailleur, nous pouvons en déduire que la force du travail se trouve constamment dans un état de préjudice du fait de l’exploitation continuelle par le capital.

 

Notre proposition scientifiquement fondée, qui est aussi une proposition du mouvement syndical de classe, comprend une combinaison de mesures visant à protéger la santé et la sécurité des travailleurs : réduire les heures de travail, augmenter les salaires, allonger les congés annuels, instaurer un régime d’assurance sociale obligatoire exclusivement financé par l’État, abaisser l’âge de départ à la retraite, abolir les formes d’emploi « flexibles ». En outre, nous proposons l’amélioration des conditions de vie et de travail, la création d’un organe étatique de médecins et de techniciens de la sécurité, intégrés dans un système de santé et de soins et de bien-être exclusivement public.
D’une manière générale, la protection de la santé et de la sécurité des travailleurs du BTP, exige la lutte pour l’élection et le fonctionnement des comités de santé et de sécurité sur chaque site de travail, la certitude que la couverture contre les risques professionnels est payée par les employeurs et qu’elle doit être proportionnelle aux conditions de travail et aux mesures de santé et de sécurité nécessaires pour être efficaces, dans le cadre d’un système d’assurance sociale exclusivement public.

 

Autant que cela puisse paraître macabre, la vie de la classe ouvrière représente un coût pour le capital, qui ne se soucie pas si la vie du travailleur se détériore et se raccourcit à cause de conditions de vie et de travail. Pour le capital, l’armée de chômeurs est un réservoir de main-d’œuvre bon marché, qui bien sûr sera utilisé de la même manière.
Ainsi, la vision globale qui aborde le problème dans son intégralité est la suivante : « un préjudice pour la force du travail ». Ces quelques mots comprennent tout un arsenal de classe qui doit être utilisé dans le secteur. Grâce à ces actions, le constructeur et sa famille, ainsi que les travailleurs d’autres secteurs peuvent vraiment comprendre la nécessité d’une voie alternative de développement économique, qui respecte les valeurs humaines et répond aux besoins contemporains du peuple. C’est alors que les travailleurs se battront pour créer les conditions par la lutte quotidienne pour renverser la barbarie capitaliste et améliorer leur vie.

 

 

  1. Pour l’interdiction mondiale de l’amiante

 

Pendant les deux dernières décennies, l’UITBB a été activement impliquée dans les activités nationales, régionales et internationales pour promouvoir une interdiction mondiale sur la production, l’utilisation et la distribution de l’amiante. Elle a organisé plusieurs séminaires, des campagnes et autres activités pour informer et éduquer sur le danger mortel du « tueur silencieux», l’amiante, pour dénoncer les pays et les entreprises, en particulier dans les pays occidentaux, qui continuent de produire et de vendre ce matériel aux pays plus pauvres.

 

À cet égard, il est important de mentionner la participation de l’UITBB et sa contribution à la grande conférence internationale sur l’amiante organisée conjointement par la FSM et l’UITBB le 30 octobre 2013 à Athènes.

 

L’amiante continue d’affecter la santé et la sécurité des travailleurs non seulement dans l’industrie de la construction (où ce produit a été largement utilisé), mais dans la société dans son ensemble, car il est encore largement présent dans de nombreux bâtiments et infrastructures et continue d’être activement utilisé dans les nouvelles constructions.

 

Dans un certain nombre de pays en développement l’amiante continue d’être extrait et utilisé en raison de son faible coût et l’absence d’alternatives abordables. En outre, les grandes entreprises et les pays capitalistes riches continuent de produire et d’exporter vers les pays les plus pauvres ce matériau mortel encaissant des millions de profit de ce commerce mortel.

 

Il est notoire et prouvé depuis des décennies que l’amiante provoque des tumeurs malignes et des maladies conduisant à la mort, comme le cancer bronchique, l’asbestose, le mésothéliome pleural et d’autres problèmes de santé. Souvent les maladies causées par l’amiante ne se déclarent pas immédiatement après l’exposition à l’amiante, mais de nombreuses années plus tard, souvent lorsque les travailleurs qui ont été en contact avec l’amiante approchent de l’âge de la retraite.

Certains pays qui utilisent l’amiante continuent d’argumenter que l’utilisation contrôlée de l’amiante est possible, ou que certaines formes d’amiante sont moins nocifs, malgré le fait qu’il existe des preuves évidentes, qu’il n’y a pas d’utilisation sans danger de l’amiante et que des mesures visant à limiter son impact se sont révélées inadéquates.

 

Selon l’Organisation mondiale de la santé environ 125 millions de personnes dans le monde sont exposées à l’amiante au travail et plus de 100 000 décès chaque année sont attribuables à des maladies liées à l’amiante (asbestose, mésothéliome, cancer du poumon, etc.).
L’UITBB et son organisation faîtière la FSM sont fermement d’avis que toutes les formes d’amiante, y compris l’amiante blanc (chrysotile) représentent un danger mortel pour les travailleurs et les populations et par conséquent l’UITBB et la FSM agissent pour une interdiction totale de l’amiante.

 

La production et l’utilisation de l’amiante et d’autres matériaux dangereux doivent être considérées dans le contexte de la crise mondiale du capitalisme, quand l’exploitation des travailleurs augmente au détriment de la santé et la sécurité des travailleurs et de l’ensemble de la population. Les soins préventifs publics, les soins de santé et les services de santé en général voient leurs fonds diminuer, et les systèmes de santé publics dans tous les pays capitalistes du monde sont en cours de privatisation ou se dégradent de manière significative. Les gouvernements capitalistes mettent en œuvre une série de mesures qui transforment la santé d’un bien public en une denrée chère qui permet au capital et aux multinationales de réaliser des millions profits. Cela prive les grandes masses de travailleurs et les pauvres du droit à la santé et aux services sociaux.

 

Compte tenu de la gravité de la situation et du niveau de la menace posée par l’utilisation continue de l’amiante, compte tenu des difficultés existantes dans les pays les plus pauvres et la position d’exploitation et impérialiste des grandes entreprises et des gouvernements qui les soutiennent, l’UITBB continue de mettre en avant les demandes suivantes :

  1. Donner priorité aux alternatives plus sures et mettre en œuvre un passage ordonné vers ces alternatives. Les travailleurs et les communautés doivent être protégés contre toute exposition aux fibres pendant cette période de transition.
  2. Établir un régime de diagnostic permettant de diagnostiquer correctement les victimes et de leur administrer à temps un traitement médical et une réhabilitation.
  3. Assurer une réparation financière aux victimes de maladies liées à l’amiante en leur versant une indemnisation équitable.
  4. Astreindre à la responsabilité pénale dans le pays d’origine et dans le pays d’accueil les entreprises impliquées dans les transferts de la production d’amiante vers des pays en voie.
  5. Ratifier la convention 162 de l’OIT et œuvrer à l’élaboration dans des délais raccourcis de Programmes nationaux pour l’élimination des maladies liées à l’amiante.
  6. Agir à tous les niveaux, national régional et international, notamment au sein de l’OIT et de l’OMS, pour l’application d’une interdiction mondiale de l’amiante.

 

L’UITBB préconise un système de santé public, de haute qualité, gratuit pour tous, une sécurité sociale publique et gratuite. Protéger la santé au travail des travailleurs contre les dangers et les risques de matériaux tels que l’amiante au travail, agir pour le bien-être des travailleurs est une revendication qui fait partie intégrante de la lutte de classe des travailleurs et de leurs syndicats contre l’exploitation capitaliste.

 

  1. Sur immigration et les immigrés

 

 

Dès le début des flux d’immigration nous avons clairement défini notre position de classe par rapport à cette question. Nous avons combattu les arguments racistes et nous nous sommes battus pour les droits des immigrés, afin de mettre fin à leur exploitation par les employeurs. Nous avons lutté et nous continuerons de lutter pour que les immigrés s’inscrivent au mouvement syndical et qu’ils participent aux luttes.

 

Toutefois, ce que nous avons fait hier ne suffit plus dans les conditions actuelles, dans la mesure où le capital a lancé une attaque frontale contre la vie de la classe ouvrière. Aujourd’hui, plus que jamais, il est impératif de travailler de manière constante et planifiée.

Il est impératif de répéter deux arguments :

 

  1. La classe ouvrière est une, indépendamment de la couleur de la peau, de la religion, de la langue ou de l’origine.
  2. L’immigration, aussi bien interne qu’externe, n’est pas un choix des immigrés. Les gens migrent parce qu’ils y sont obligés, poussés par l’absence d’alternative à cause des guerres impérialistes et de la pauvreté.

 

Il n’existe pas d’immigrés légaux ou illégaux. Les documents ne mettent pas fin à l’exploitation des travailleurs par le capital, qu’ils soient locaux ou immigrés.

 

Le choix conscient des gouvernements de ne pas fournir aux immigrés économiques et aux réfugiés politiques les documents légaux nécessaires selon les dispositions des accords Schengen et Dublin 2, est utilisé par les employeurs pour acquérir une main-d’œuvre bon marché et pour faire pression sur les salaires des travailleurs locaux.

 

La cause de l’exploitation réside donc dans les actions criminelles du capital qui se traduisent par des guerres, voire le vol des richesses de pays entiers, ce qui accroît la contradiction entre capital et travail et alimente les flux migratoires.

 

Il est évident que nous ne pouvons pas parler de développement dans les organisations de notre secteur, si nous n’incluons pas les collègues immigrés dans nos luttes. La solution des problèmes des travailleurs immigrés aussi bien que celle des problèmes des travailleurs nationaux passe par le renforcement de la lutte des classes et sa capacité à trouver et imposer des solutions aux problèmes de la classe ouvrière. Grâce à ces solutions, tous les problèmes pertinents des immigrés concernant la législation, l’enseignement de leur langue, de leur culture et de leur histoire à l’école pourront être résolus.

 

Nous avons la tâche de mobiliser les immigrés et d’obtenir leur participation à toutes les activités du mouvement de classe. Nous devrons faire face à de graves problèmes si nous ne changeons pas les idées que se font beaucoup d’immigrés, à savoir qu’ils sont venus travailler pour une courte période et qu’ils rentreront ensuite dans leur pays, raison pour laquelle ils se contentent d’être payés leur salaire quotidien sans en discuter le niveau, les heures qu’il faut travailler, les questions d’assurance sociale, de retraite, etc.

 

Nous avons la capacité d’attacher une attention particulière aux immigrés de 2e génération. Des milliers de jeunes, qui sont nés et ont grandi dans le pays d’accueil, travaillent dans nos secteurs ou suivent des études de niveau primaire, secondaire voire supérieur. Tous ces jeunes constitueront avec nos propres enfants la relève de la classe ouvrière de demain et ils seront les chômeurs de demain. Ils seront exposés aux formes flexibles d’emploi et à l’insécurité ou privés de retraire. C’est en pensant à eux que nous devons mettre en avant un plan et avancer progressivement.

 

Il n’est pas exagéré de dire que ce travail peut apporter l’oxygène nécessaire à nos organisations et comporter de nombreuses décisions relatives à notre avenir. Il ne faut pas oublier qu’il existe d’autres forces syndicales et politiques qui interviennent pour server les intérêts des employeurs. Ces forces cultivent ouvertement le racisme et le nationalisme, notamment lorsque le chômage est endémique, ce qui élargit sensiblement leur public.

 

Tous ces facteurs font que les problèmes aigus de la classe ouvrière sont imputes aux immigrés, afin de dissimiler la vraie cause, le capitalisme. Tous ils appellent d leurs vœux une classe ouvrière divisée, désunies, qui est une proie facile dans les mains du capital.

 

Les travailleurs immigrés font partie de la classe ouvrière. Ils ont les mêmes problèmes que les travailleurs nationaux et ils sont au même titre intéressés à se débarrasser des actions criminelles des monopoles et du capitalisme.

 

Pour terminer cette section, il est judicieux de citer les propos pertinents de Marx au sujet des esclaves américano-africains :

 

« Les travailleurs blancs ne seront jamais libres tant qu’il y aura des esclaves noirs »!

 

  1. Pour l’ÉGALITÉ

Pour avancer vers une société nouvelle il est essentiel de lutter énergiquement et de manière intransigeante contre toutes les formes de discrimination et de préjugés. En particulier, le mouvement syndical de classe a pour tâche de mettre davantage l’accent sur la lutte pour l’égalité sur le marché du travail, qui est profondément marqué par la double discrimination contre les femmes, les personnes de couleur, les jeunes et les minorités sexuelles. « À travail égal, salaire égal », tel devrait être notre drapeau. La discrimination est utilisée par les employeurs pour augmenter le taux d’exploitation de la classe ouvrière. Pourtant, force est de constater que le problème est beaucoup plus large, il a ses particularités et il ne se limite pas aux relations entre le capital et le travail. La discrimination est liée à l’histoire de la société humaine (patriarcale et esclavagiste), elle est toujours présente même dans le mouvement syndical et par conséquent elle doit être également combattue à l’intérieur du mouvement.

Les femmes, les personnes de couleur et les jeunes représentent le contingent de la population active, qui est le plus sujet au chômage, aux bas salaires, à l’insécurité, à la violence. Sur le lieu de travail, les femmes se voient confier des postes subalternes dans la division sociale du travail : deux postes de travail successifs, des emplois précaires et mal rémunérés, notamment pour les travailleuses de la construction. Les personnes de couleur, hommes et femmes, souffrent encore davantage. Outre les préjugés et la discrimination culturelle haineuse dont ils sont victimes, ils gagnent beaucoup moins que les hommes et les femmes blanches pour les mêmes fonctions. Selon l’OIT, le taux de chômage moyen chez les jeunes est de 44,7%, et plus de 50% des jeunes employés reçoivent jusqu’à deux salaires minimums dans leurs pays.

 

De toute évidence, le capitale tire d’énormes profits de la discrimination et utilise la discrimination comme un facteur de division entre les exploités. En Europe, les capitalistes et les forces de droite cherchent à imputer la crise aux immigrants, en propageant l’intolérance et la xénophobie, les ingrédients du néo-fascisme. L’émancipation de la classe ouvrière dans le monde ne sera pas complète sans l’émancipation des femmes et des personnes de couleur, sans le soutien pour la jeune et la fin de l’intolérance, de la discrimination et des idées préconçues. Les syndicats ne doivent épargner aucun effort pour que ce grand contingent de la classe ouvrière soit représenté et participe dans la lutte, pour établir des départements spécifiques chargés de l’égalité, pour la réalisation de campagnes récurrentes contre la discrimination, pour l’égalité et la mise en valeur des femmes, des personnes de couleur, des jeunes et des minorités sexuelles.
En ce sens, nous voulons réaffirmer la résolution sur les questions de genre adoptées lors de la 15e Conférence de l’UITBB et inciter les femmes à participer aux instances dirigeantes de l’UITBB.

 

  • Nos actions depuis la 15e Conférence

 

Introduction

 

Pendant la période depuis notre dernière Conférence, nous avons développé à un niveau satisfaisant des actions, compte tenu des difficultés que nous avons rencontrées. Certaines actions comprennent l’organisation de réunions régionales de coordination sur les questions du travail, la mise en place de journées d’action, l’organisation de séminaires de formation, la participation à la Journée d’action de la FSM et dans les réunions du conseil présidentiel de la FSM, ainsi que d’autres activités, la participation aux réunions de FLEMACON (organisation régionale de UITBB en Amérique latine), la participation aux sessions de l’OIT, l’envoi de messages de soutien à diverses organisations de nos branches en soutien des luttes du travail, la publication de résolutions pour soutenir les luttes d’indépendance dans diverses régions du monde ainsi que des résolutions pour condamner les guerres d’intervention et l’utilisation de l’énergie nucléaire, et la participation aux activités du 1er mai à La Havane, Cuba.

 

Les activités professionnelles comprennent :

 

  1. Réunions régionales

 

  • Douala, Cameroun : 12-13 juillet 2011

Une réunion régionale à Douala, Cameroun, a été organisée conjointement à un séminaire de formation de l’OIT, avec la participation des organisations africaines. L’UITBB y était représentée par son secrétaire général et son secrétaire administratif Rino Gelmi. Le camarade Valentin Pacho, secrétaire général adjoint de la FSM y représentait la FSM.

 

  • Damas, Syrie, 20-22 janvier 2012

 

L’UITBB en coopération avec la Fédération des travailleurs de la construction de Syrie, y a organisé un séminaire sur les développements au Moyen-Orient et dans la Méditerranée ainsi que leurs conséquences pour le secteur de la construction.

 

Togo, 15-17 mai 2012

Le secrétaire administratif de l’UITBB Rino Gelmi a représenté l’organisation au séminaire de formation pour femmes travailleuses dans la construction. Le séminaire a enregistré la participation de 20 femmes syndicalistes d’Afrique et de 5 déléguées venues d’autres régions.

 

  • Dhaka, Bangladesh, 15-19 septembre 2012
  • Hanoi, Vietnam, 7-9 octobre 2014

 

La 8e et 9e rencontres régionales de l’UITBB pour l’Asie et la Pacifique ont en registré la participation du secrétaire général. Étaient inscrites à l’ordre du jour les questions suivantes :

  1. a) Travailleurs migrants
  2. b) Santé et sécurité
  3. c) Égalité entre les sexes

La déclaration de Dhaka a été envoyée à l’OIT.

 

  • Copenhagen, Denmark, 20-21 septembre 2014

 

La 4e rencontre régionale de l’UITBB pour l’Europe a enregistré la participation des camarades Michalis Papanikolau, Pedro Milheiro y Yiannis Tasioulas, membres du secrétariat, ainsi que des représentants d’un certain nombre d’organisations syndicales de nos branches. La réunion a approuvé un document spécifique faisant état des problèmes majeurs auxquels sont confrontés les travailleurs en Europe et a émis des suggestions en matière d’action commune des syndicats pour la solution de ces problèmes.

 

  1. Observation de journées d’action syndicale

 

  • Journée d’action des affiliés de l’UITBB en Amérique latine en solidarité avec la lutte de la Fédération des travailleurs de la construction du Pérou pour le droit à la négociation collective.
  • Participation à la Journée d’action de la FSM, le 3 octobre 2011, 2012, 2013.
  • Journée d’action de l’UITBB le 27 juin 2011 and 2012.

 

  1. Séminaires de formation

 

– Sri-Lanka, 6-7 octobre 2012 : Séminaire Asie-Pacifique

– Belgique, Bruxelles, 12-14 mai 2013 : séminaire international sur la situation des migrants pour des raisons économiques

– La Havane, 28-29 April 2011 : Séminaire de formation organisé par FLEMACON pour syndicalistes d’Amérique latine.

– Togo, 15-17 mai 2012 : Séminaire de formation pour femmes syndicalistes

– Athènes, 30 octobre 2013 : Séminaire sur l’amiante organisé par la FSM

– Vietnam, 23-27 juillet 2014 : Séminaire pour femmes travailleuses

 

  1. Représentation aux réunions et congrès nationaux

 

– Pérou, 23 juin 2011 : Conférence de la Fédération de la construction du Pérou

– Australie, Canberra, 13-15 septembre 2011 : Conférence de la CFMEU

– Sao Paolo 2013 : Congrès du Syndicat des charpentiers de Sao Paulo

 

  1. Participation au Conseil présidentiel et autres actions de la FSM

 

– Johannesburg, Afrique du Sud, 8-10 février 2012 : Conseil présidentiel de la FSM.

– Larnaca, Chypre, 1-2 novembre 2012 : Conseil présidentiel de la FSM.

– Lima, Pérou, 7-8 mars 2012 : Conseil présidentiel de la FSM.

– Rome, Italie, 2014 : Conseil présidentiel de la FSM.

 

  1. Participation aux réunions de FLEMACON

 

– Havane, 3 mai 2011 : réunion de FLEMACON pour restructurer son secrétariat.

– Bahia, Brésil, septembre 2011 : réunion du secrétariat de FLEMACON

 

  1. Sessions de la CIT / OIT

 

– Genève 2011 : 100e session de l’CIT (Conférence internationale du travail)

– Genève 2012 : 101e session de la CIT

 

  1. Résolutions et message de solidarité et de soutien

 

L’UITBB a publié des résolutions et messages de solidarité et de soutien avec de nombreuses organisations dans beaucoup de pays et de régions du monde, notamment, Grèce, Portugal, Galice, Pays basque, Pérou, Australie, Indonésie, Inde, Japon, Cameroun, Congo, Italie, Palestine, Syrie, Cuba et Chypre, etc.

 

 

  1. Instances et structure organisationnelle de l’UITBB

 

La structure organisationnelle de l’UITBB est la pierre angulaire dans la poursuite de nos objectifs dans la mesure où elle contribue de manière significative au développement de nos actions globales.

Parlant de la structure de notre organisation, il est important de garder à l’esprit le mode de fonctionnement des instances, car elles ont la responsabilité de guider l’organisation dans la période pendant les congrès, d’orienter les affiliés anciens et nouveaux ainsi que leur relations avec l’UITBB.

 

Les instances dirigeantes de l’UITBB comportent :

 

Α) Le Comité exécutif

 

Selon les statuts de l’organisation, le Comité exécutif est composé de 20 (vingt) membres, élus par notre Conférence. Lors de l’élection de ces 20 membres, tout est fait pour assurer que toutes les régions du monde et toutes les branches professionnelles soient autant que possible représentées.

Le comité exécutif a aussi la responsabilité d’élire lors de sa première session, le président et les vice-présidents, le secrétaire général et les secrétaires de l’UITBB en veillant de nouveau à toutes les régions qui y sont représentées. Les vice-présidents représentent et animent l’UITBB sur les différents continents.

 

Le Comité exécutif doit se réunir, au moins, une fois par an pour examiner si les décisions prise par la Conférence ont été mises en œuvre, mais aussi pour analyser et évaluer les conditions de travail dans l’industrie de construction et les branches annexes, afin de promouvoir sur la base de ces connaissances des actions spécifiques.

 

Le Comité décide également du plan d’action pour l’année à venir et examine le budget. Il examine par ailleurs le rapport de la commission de vérification des comptes et décide des demandes d’affiliation qui seront soumises pour approbation à la prochaine conférence. Le Comité prend connaissance du rapport d’activités du secrétariat.

 

Pendant le mandat écoulé, le Comité exécutif s’est réuni deux fois :  

  • 14-17 mars 2012 à Larnaca, Chypre
  • 15-16 mars 2014 à Larnaca, Chypre

 

Il est évident qu’il y a un sérieux manquement par rapport à l’obligation qui est faite au Comité exécutif de se réunir au moins une fois tous les ans.

 

C’est une question que la nouvelle direction de l’UITBB devra aborder pour proposer des solutions. Si nous voulons être une organisation qui veut jouer le rôle et assumer la responsabilité que lui ont confiée les travailleurs, il faut être intransigeant sur cette question.

 

Nous devons également prendre grand soin des préparatifs des sessions du Comité exécutif, afin de les rendre plus productives et plus spécifiques, car cela nous aidera à atteindre nos objectifs. Les nouveaux membres du Comité exécutif doivent être conscients que à partir du moment où ils sont élus ils assument une tâche extrêmement sérieuse et qu’ils ont la responsabilité de participer aux diverses réunions de cet organe. Malheureusement, nos résultats n’ont pas été satisfaisants sur ce point, vu que certains membres n’ont participé à aucune réunion, alors que le comité exécutif n’a été convoqué que 2 fois pendant la période écoulée.

 

Β) Secrétariat

 

Selon les statuts, le Secrétariat est compose du président, du secrétaire général et des secrétaires. Il est chargé du travail au quotidien de l’UITBB et il est tenu de rendre compte au Comité exécutif.

Sa tâche consiste à mettre en œuvre les décisions de la Conférence, à entretenir les contacts avec les affiliés ainsi qu’avec les autres organisations nationales et internationales des branches industrielles que nous représentons, promouvoir les publications et déclarations de l’UITBB et d’administrer les finances de celle-ci.

 

Le Secrétaire général doit diriger l’activité quotidienne du secrétariat. Il représente l’UITBB sur le plan des relations que celle-ci entretient avec les organisations gouvernementales et non gouvernementales internationales.

 

Pendant la période écoulée, le secrétariat s’est réuni 5 fois :

 

  • 7-10 février 2011, à Athènes
  • 19-21 juillet 2011, à Lisbonne
  • 3-4 décembre 2012, à Vigo
  • 23 juillet 2013, à Lisbonne
  • 13-14 février 2015, à Vigo

 

En évaluant les activités du secrétariat pendant le mandate écoulé qu’il aurait pu mieux gérer les faits qui nous ont été signalés tout en répondant mieux aux besoins des affiliés. Le secrétariat est responsable d’une certaine faiblesse dans la communication avec les affiliés et plus généralement au niveau du renforcement de l’image de l’UITBB en tant qu’organisation international, de classe, agissant selon les orientations de la FSM.

 

 

 

 

 

Les affiliés de l’UITBB et leurs relations avec l’organisation

 

La communication entre affiliés et l’UITBB ne se limite pas aux contacts typiques avec le secrétariat moyennant les courriels et les échanges téléphoniques. En premier lieu, cela signifie que toutes les organisations affiliées devraient appliques les décisions et prises de position de l’UITBB concernant les travailleurs, en respectant toujours, bien évidemment, les conditions locales, et promouvoir l’image et le rôle de l’UITBB parmi leurs travailleurs. Être vraiment lié à l’UITBB signifie concrètement que les affiliés s’emploient à promouvoir les questions liées à nos principes et l’orientation de classe de notre organisation.

 

Si tous les affiliés s’engagent dans ce sens, l’image de notre organisation internationale en tant qu’organisation dotée d’un but et d’objectifs clairs en sortira considérablement renforcée augmentant encore davantage l’estime que lui portent les travailleurs.

 

Nouveaux membres

 

L’entrée de nouveaux membres revêt une importance majeure pour le present et l’avenir de notre organisation. Nous devons nous efforcer de consolider en permanence notre organisation. Dans le même temps, nous devons être prudents et veiller au respect de certaines conditions préalables concernant les affiliations dans le respect de nos statuts. Notre objectif est d’avoir des affiliés actifs qui assument un certain nombre de responsabilités basiques et nous ne devons nous abstenir d’affilier des organisations que n’ont aucun rapport avec les secteurs que nous représentons.

 

  1. La situation au sein du mouvement syndical international

 

Ainsi que l’énoncent les statuts, l’UITBB est membre de la FSM (Fédération syndicale mondiale) et représente ceux et celles qui travaillent dans les secteurs de la construction, du bois, des matériaux de construction et tous les secteurs industriels annexe. L’UITBB unit toutes ces organisations vers des buts communs, sans discrimination d’origine, de sexe, de convictions politiques ou idéologiques, de nationalité ou de système économique et social, sous lequel vivent les travailleurs.

 

L’UITBB doit lutter contre l’exploitation capitaliste et toute autre forme d’exploitation et d’injustice, pour le progrès social, pour la dignité humaine, pour les droits syndicaux et la démocratie, pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et pour la paix.

 

L’UITBB constitue notre famille la plus proche, au sein de laquelle nous conjuguons nos forces et nous soutenons les luttes dans l’industrie de construction et dans les branches pertinentes que nous représentons.

 

La FSM représente la grande famille de tous, au sein de laquelle se retrouvent tous les secteurs et toutes les organisations syndicales de classe qui basent leurs actions sur les mêmes valeurs et principes.

 

L’UITBB est une partie majeure et significative de la FSM guidées par les principes et les valeurs de celle-ci. Ainsi, l’UITBB se coordonne avec la FSM sur la base des décisions des instances dirigeantes de celle-ci au sein desquelles l’UITBB est représentée.

 

Dans le même temps, l’UITBB a son identité propre à elle et son autonomie, notamment en ce qui concerne la gestion des branches qui sont de sa compétence ainsi que les questions relevant de l’organisation et des finances.

 

Compte tenu des défis auxquels sont confrontés les travailleurs, le mouvement de la FSM est aux prises avec de nouveaux défis et face à de nouvelles responsabilités.

 

L’action commune et le renforcement du mouvement syndical revêtent une importance plus grande que jamais afin de créer un front commun contre la situation de non-droit du nouvel ordre mondial et la crise capitaliste.

 

Nous sommes convaincus que si nous préservons l’unité du mouvement ouvrier, si nous protégeons e renforçons nos syndicats et, tout particulièrement, si nous restons concentrés sur la lutte des classes, nous pourrons opposer une résistance efficace à ces visées et créer les conditions du progrès social et de la justice.

 

Malheureusement, nous devons souligner que de nombreuses luttes des travailleurs au plan mondial auraient pu être gagnées si les dirigeants des « syndicats dits libres » et la CSI – qui en est l’émanation – avaient fait preuve de la nécessaire cohérence de classe dans les positions du mouvement syndical.

 

D’autre part, ce serait une erreur de notre part que d’essayer de monopoliser l’approche de classe et de faire fi de toutes les luttes menées, mais nous devons souligner que ceux qui dirigent la CSI aujourd’hui ont accepté les thèses appelant à l’abolition de la lutte des classes et acceptent quotidiennement les interprétations dominantes relatives au dialogue social qui tend à contourner ou miner les droits sociaux des travailleurs, promouvant en définitive les intérêts des sociétés multinationales et les milieux dominants.

 

Aussi bien l’UITBB que la FSM œuvrent pour un mouvement syndical doté d’une orientation claire, de classe et animé par la volonté de lutter. Un tel mouvement doit apporter la preuve de sa créativité et validité par ses opinions et propositions, dans le même temps il doit être décisif et puissant, capable de défendre les droits obtenus de haute lutte.

 

La profonde crise capitaliste devrait être le détonateur qui pousse la société à revendiquer un développement nouveau, différent, fondé sur une distribution équitable des produits du travail, sur la solidarité sociale et le contrôle social d’un marché désordonné.

 

 

  1. Pour l’abolition des armes nucléaires et contre la guerre

Cet été marquera le 70e anniversaire des bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki en 1945. L’âge moyen des Hibakusha (survivants) est maintenant plus de 80 ans. Ils appellent à « Plus jamais d’Hibakushas » !

Il existe un soutien écrasant pour l’abolition des armes nucléaires au sein de la communauté internationale et de l’opinion publique dans le monde entier. La Conférence d’examen du TNP de 2010 a décidé par consensus, y compris les cinq États dotés d’armes nucléaires, d’avancer vers la réalisation d’un « monde sans armes nucléaires », et en outre il est convenu de déployer « des efforts particuliers pour créer le cadre nécessaire » pour y parvenir. Avant la Conférence d’examen du TNP en avril-mai de cette année, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté à l’unanimité l’an dernier une résolution pour appeler à la mise en œuvre de l’accord 2010 NPT ou le démarrage immédiat de négociations sur une convention sur les armes nucléaires. Des déclarations conjointes ou des conférences internationales sur la menace humanitaire représentée par les armes nucléaires ont enregistré un soutien fort et elles sont devenues de plus en plus nombreuses. Elles critiquent le caractère inhumain des bombes et exigent l’abolition des armes nucléaires

Il s’agit du résultat de la lutte et des actions engagées par les personnes qui soutiennent cette cause. Les mouvements de paix et progressistes dans le monde envisagent l’accélération de la campagne et des luttes à la veille de la Conférence d’examen du TNP en avril-mai, dans leurs pays respectifs renforçant le soutien de l’opinion publique à l’abolition. Le mouvement pacifiste japonais, y compris les 3 affiliés japonais à l’UITBB, mènent une campagne de pétition internationale, qui est soutenue par de nombreux syndicats progressistes comme la CGTP-IN et a été approuvée par l’UITBB lors de son Séminaire Asie-Pacifique à Hanoi, en octobre 2014. Au Japon, la campagne a déjà recueilli plus de 5 millions de signatures, et 60% des maires japonais l’ont signée. L’UITBB soutient cette campagne de pétition internationale et exhorte ses affiliés à recueillir des signatures sur papier et en ligne marquant ainsi le 70e anniversaire du bombardement d’Hiroshima et de Nagasaki, le 6 et 8 août.

Les puissances nucléaires et leurs alliés ont une grande responsabilité dans la réalisation d’un monde exempt d’armes nucléaires. La politique de dissuasion nucléaire qu’ils utilisent pour sécuriser leur propre pays, est contraire à la Charte des Nations Unies qui interdit l’utilisation de la force militaire ou de menaces pour régler les différends internationaux. Cette politique empêche également de parvenir à un accord sur un « monde sans armes nucléaires » lors de la conférence d’examen du TNP. Nous devons lutter contre la politique de dissuasion.

 

Résoudre tous les conflits et les confrontations par des moyens pacifiques et diplomatiques est de plus en plus important dans la réalisation d’un monde de paix sans armes nucléaires. Un recours accru à la « dissuasion », y compris le renforcement des bases et alliances militaires, ne fera qu’aggraver la confrontation et les tensions. Nous exigeons le retrait des bases militaires étrangères et nous nous opposons au renforcement des alliances militaires et des programmes de défense antimissiles.
Nous, travailleurs de la construction, voulons travailler en paix et contribuer à la construction de maisons, d’hôpitaux, d’écoles, de bâtiments, de chemins de fer, de tunnels ou d’aéroports pour défendre les populations et améliorer leur vie dans la paix. C’est ce dont nous sommes fiers et cela fait partie de la lutte de l’UITBB contre l’exploitation, le chômage, la pauvreté et la guerre.

 

  • Information et Formation

Informer et éduquer nos membres devrait être une des responsabilités les plus importantes de notre organisation. Ces activités doivent nous permettre d’équiper nos membres des outils dont ils ont besoin dans leurs actions quotidiennes afin de promouvoir les droits des travailleurs de nos branches. Pendant la période en examen nous avons organisé une série de séminaires, nous avons publié notre bulletin et nous avons alimenté et géré notre site Internet. Nous avons organisé notamment les séminaires suivants:

  1. Séminaires
  • séminaire de FLEMACON en coopération avec le Syndicat national des travailleurs de la construction de Cuba, 28 – 29 avril 2011 à La Havane.

 

  • séminaire de formation en coopération avec l’OIT à Douala, Cameroun, avec la participation de 9 organisations syndicales de l’Afrique francophone.

 

  • séminaire de formation de l’UITBB pour femmes syndicalistes, 15 – 17 mai 2012 à Lomé, au Togo.

 

  • 8e séminaire pour la région Asie-Pacifique, 15-16 septembre 2012 à Dhaka, Bangladesh.

 

  1. BULLETIN

La publication du Bulletin revête une grande importance pour notre organisation, car il permet aux organisations membres et amies d’être informées sur les activités importantes liées à leur secteur. Malheureusement, pendant la période en examen nous avons publié uniquement 2 numéros du Bulletin en 3 langues, ce qui est une faiblesse significative. Le nouveau secrétariat qui sera élu au congrès devra se pencher sur cette question et avancer des solutions pour que notre Bulletin qui est apprécié puisse continuer comme outil d’information, de mobilisation et de solidarité entre nous.

  1. Site Internet

Notre site Internet doit être mis à jour afin de mieux répondre aux besoins des affiliés. Cet outil vient en complément du Bulletin qui est publié 3 fois par an. Toutefois, les affiliés doivent envoyer des informations et des photos pour alimenter le site. Il appartient à la nouvelle direction de l’UITBB d’aborder cette question.

  • La situation économique de l’UITBB

Pendant la période écoulée, la situation financière de notre organisation a continué de s’aggraver du départ de la Division Construction de la CFMEU, notre principal contributeur financier. Compte tenu de ces difficultés financières, le comité exécutif de l’UITBB a décidé de fermer notre bureau à Helsinki et de le transférer dans un des trois pays dans lesquels il y a une présence syndicale (Chypre, Grèce ou Portugal), afin d’enlever ce fardeau financier de l’UITBB.

Tous nous comprenons que la situation financière d’une organisation est un des aspects les plus importants de son fonctionnement, car il y a loin de vouloir entreprendre des activités et d’en avoir les moyens. Pour ne citer qu’un exemple emblématique, les syndicats africains dont la situation économique est telle qu’elles sollicitent constamment une prise en charge des frais de voyage afin de pouvoir assister aux réunions. Même si le secrétariat a eu la ferme volonté de les aider, dans la plupart des cas les possibilités ont été minimales, voire nulles.

Les diverses instances de l’UITBB se sont penchées sur cette question au cours de plusieurs réunions, en appelant constamment tous les affiliés à respecter l’article de nos statuts concernant le versement de cotisations.

C’est pourquoi, dans le cadre de la 16e Conférence, où sera présentée en détail la situation économique pendant la période écoulée, il sera nécessaire d’approfondir cette question et de dégager des solutions pour que tous les membres puissent s’acquitter ponctuellement de leurs obligations financières.